François-Ferdinand, héritier de l’empire austro-hongrois, a bien du mal à se faire respecter… Il subit systématiquement les humiliations de son oncle, empereur, qui ne lui pardonne pas sa mésalliance. En se rebellant, François-Ferdinand obtient le droit d’aller, avec sa femme, à Sarajevo. Le récit historique de cette visite officielle à l’origine de la Première Guerre mondiale n’emporte pas totalement l’adhésion.
Cet album met en lumière les derniers mois de la vie de l’archiduc François-Ferdinand. Il nous présente ses relations difficiles avec son oncle, empereur, ainsi que sa vision de l’organisation future de l’empire. Au fil des pages, nous découvrons un homme colérique, peu à l’aise avec son statut de prétendant au trône de l’Autriche-Hongrie. Le point d’orgue de l’intrigue sera bien sûr l’attentat de Sarajevo perpétré contre lui, attentat qui mènera l’Europe à quatre ans de guerre.
Ce récit, particulièrement respectueux de l’Histoire, prend un rythme bonhomme qui empêche le lecteur de se sentir emporté par les événements. Sans la moindre empathie pour le couple François-Ferdinand-Sophie, cet album égrène les faits. De loin, nous assistons à l’agonie d’un empire, à la fois empêtré dans la tradition et aveugle face aux dangers.
Si le graphisme respecte lui aussi les données historiques pour les costumes, on peut cependant noter parfois quelques approximations sur les visages. Le trait très épuré peut séduire les plus jeunes mais semble manquer de matière pour traiter le délitement d’un empire. Quant à la représentation du Kaiser Guillaume II, elle ne donne pas à voir l’handicap dont ce dernier souffrait, ce qui enlève un peu de saveur à la représentation de la noblesse de l’époque.
Avec quelques manques, cet album a tout de même le mérite de faire connaître le contexte de l’assassinat de l’Archiduc François-Ferdinand, moment primordial dans l’histoire de XXe siècle.