Soeur Marie-Thérèse - T2 : Heureux les imbéciles

Sœur Marie-Thérèse pense qu'elle a attrapé le sida. Du coup elle noie son désarroi dans sa piquette préférée. Mais en fait non, c'était encore une de ses lubies. Elle est comme ça, c'est une punk dans les ouailles du Seigneur. On se marre toujours un bon coup en retrouvant ce personnage libre et attachant.

Elle picole, clope sec et ne crache pas sur le pétard. Elle est portée sur la chose, les parties de jambes en l'air trop rares et ne se laisse pas marcher sur les Rangers. Non, vraiment, Soeur Marie-Thérèse n'est pas une religieuse comme les autres. Tel le gâteau qui fait de l'oeil dans la vitrine du pâtissier, elle dégouline. De grossièretés, de blasphèmes et de bonnes blagues sur Dieu et la religion.

On la retrouve plus délurée et trash que jamais face à un enfant simplet, angoissée d'avoir attrapé le sida ou encore à régler ses beuveries au troquet du coin. Juste critique de la religion catholique et de ses travers. Cette femme à la langue bien pendue, pour ne pas parler d'une gouailleuse au phrasé de poissonnière pour qui chasteté est un gros mot, a les idées ouvertes et le verbe fleuri.

Look commando, vie décadente, les gags sur la religion s'emballent dans un dessin plein de volume et donnent du rythme aux aventures rock'n'roll de la diablesse. Un riche cahier graphique composé de unes de Fluide Glacial campées par Marie-Thérèse, d'affiches et d'apparitions de la sainte prolonge le sourire qu'a fait naître la lecture de ses aventures dont on ne se lasse pas.

En six volumes réédités chez Glénat, le personnage emblématique de Maëster vit une seconde jeunesse en couleur après sa naissance dans Fluide Glacial. Car oui, l'auteur est sans hésitation l'un des fleurons de cet humour potache, déglingué et sans limite.