Harlem, sur la route du diable, sonne bien aux oreilles. C’est une des rares bande dessinée à nous plonger aussi profondément dans la musique. Pas de CD, pas de playlist, juste un dessin magnifique et un scénario formidablement maitrisé pour un résultat époustouflant.
Harlem vit avec sa mère et ses sœurs dans un petit appartement où ils tentent de ne pas être expulsés. Lorsque son grand frère, chanteur, lui offre une guitare, il est loin de se douter que celle-ci possède des pouvoirs. Harlem peut, en jouant, appeler l’esprit de Robert Johnson. Sauf que le Baron Samedi lui-même s’en mêle ! Amateur d’âmes de bluesmen talentueux, il convoite celle du frère de Harlem... S’ensuit une aventure extraordinaire dans les bas-fonds du Bronx, de Harlem et de Brooklyn !
David Boriau puise sans se retenir dans l’imaginaire du blues et de la culture noire des Caraïbes pour écrire cette histoire. Vaudou, stars de la pop et de la funk, zombies et boîtes de nuit datant de la Prohibition… rien ne manque dans le décor de cette road story aux accents new-yorkais. On est captivé et rassasié par cet univers fascinant !
Avis aux amateurs de dessin Disney, Goum prend un malin plaisir à remplir ses planches des traits anguleux qui ont fait la renommée des derniers nés de la maison de Mickey. La colorisation à l’ordinateur est parfaitement gérée et même ceux qui ne s’y plaisent pas habituellement sauront reconnaître que l’ambiance qui se dégage des pages est envoûtante. Les amateurs de musique en ont aussi pour leur compte, les références affluent et on s’amuse à voir au détour d’une page les traits d’un musicien célèbre.
Harlem, sur la route du diable réelle réussite tant graphique que scénaristique n’est à rater sous aucun prétexte !
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