Michel, un chat sauvage

Auteur du blog à succès « Vue de la province », Leslie Plée propose le deuxième volet des aventures du chat Michel publiées dans la collection Tapas de Delcourt. Gros chat aux lunettes carrées, Michel s’était déjà illustré dans Vivre vieux et gros. Il doit à présent s’adapter à la campagne et nous livre les clefs de sa nouvelle vie, une vie aussi ennuyeuse et plate que l’album.  

Les parents de Michel ont déménagé à la campagne sans lui demander son avis. Le gros félin fait tout d’abord preuve de bonne volonté et essaie de s’adapter aux intempéries, aux grands espaces, aux autres chats sanguinaires, individualistes et psychopathes. Jusqu’à ce que la nature sauvage ait raison de sa volonté et qu’il ne lui reste plus qu’une option : la fugue.

Les chats sont un sujet inépuisable en BD. Ici le point de vue se veut original. Le chat proposé, décalé et vaguement anthropomorphe, tente de proposer un regard acerbe sur ce qui l’entoure. Pourtant, cynisme ne veut pas dire profondeur et le personnage peu abouti manque sa cible. De même, l’histoire peine à trouver un rythme et Michel finit par ressembler plus à un prétexte pour produire une BD qu’à une réelle envie de raconter.

Le graphisme à la ligne claire est simple et relativement élégant. Les codes couleurs opposent orange et vert. Malheureusement, ce choix rend encore plus monotone un récit qui manque de points forts et n’ajoute pas au charisme des personnages.

Pour une énième bande dessinée sur les chats, Michel ne brille pas par sa tonalité. En outre, le personnage n’est pas traité avec la maturité nécessaire pour analyser un environnement donné, soit le milieu rural.  À la fin de l’album, on ne ressent qu’un vague sentiment de vide.