In Bed

L’amour ne dure pas toujours. Mais il renaît parfois. Souvent, même. Quand les vieux couples battent de l’aile, d’autres, naissants, prennent leur envol. Et beaucoup de hauteur. In Bed raconte tout cela avec sensualité et un dessin gonflé de désir. Au pieu.

Usure. Deux couples au ralenti. Fatigués par les années, des métiers prenants, les obstacles du quotidien, les enfants. Ici naît l’adultère. Trahison et beauté. Jouissance et culpabilité. Entre Lukas et Rachel, nouveaux amants en quête de plaisir, tout se déroule dans le plus grand respect. Le récit prend vie dans l’intimité d’une chambre d’hôtel, à un jet de pierre de Central Park.

Lukas est dépassé par les événements. Son épouse Julia désire un enfant. Pas lui. Rachel flaire le manque de clarté de la situation et prend ses distances. Tout ce petit monde évolue dans la bourgeoisie artistique new-yorkaise. Chacun son job de rêve, des amis sur qui compter. In Bed est un album sensuel, sexuel. Les scènes les plus osées se dévoilent en dentelle et rouge chaud.

On s’enfonce dans les plis des draps et la moiteur des corps. On pénètre dans les états d’âme de ces personnages terriblement humains, leurs émotions exacerbées par l’amour. Le dessin rend la lecture brûlante. L’univers doux et fébrile du dessinateur-skateur-chanteur Kalonji, offre une dimension profonde à celui, plus rock’n’roll, de la scénariste Lydia Frost. Le résultat est ce melting-pot de courbes métissées, visages angulaires et corps langoureux dans un style délicieusement vaporeux.

Quand des couples se défont, d’autres se font. Ce one-shot truffé de volupté propose le meilleur de l’amour, de sa complexité et de ses conséquences. Le dessin est aussi doux et modelable qu’un drap de soie. In Bed raconte tout ce qui se passe dans un lit. Et tout ce qu’on vit quand on en sort, pour revenir au monde.