Glenn Gould, virtuose canadien du piano emporté à 50 ans après une vie très chaotique, a marqué l’histoire de la musique en reprenant les plus grands du classique avec un immense talent. Ce roman graphique, à l’écriture ciselée et au graphisme incroyablement ton sur ton, restera une référence en matière de bio musicale en BD.
Il joue. Sans relâche. Adapte Bach, Mozart, Beethoven. Mais sa mauvaise santé ne le laisse jamais tranquille. Contraint de vivre reclus, de mettre le chauffage en plein été dans les studios d’enregistrement, de se bourrer de médicaments pour tenir, ce Canadien n’a pas eu un long fleuve tranquille comme existence. Surprenant par sa façon de jouer, Glenn Gould a toujours compté sur son public pour l’accepter ou le rejeter comme il était. Grand bien lui en a pris.
Une vie à contretemps. A l’image de sa musique et d’une biographie qui l’est tout autant. Sandrine Revel, qui a travaillé trois ans sur ce projet, a été très inspirée. En témoigne ce roman graphique aussi harmonieux qu’une gamme de ce pianiste de renom dont la trajectoire professionnelle fut aussi explosive que sa vie personnelle fut complexe.
Graphiquement, l’auteure a donné le meilleur de son art sur ce coup. Découpage judicieux, adapté aux émotions qui transpirent de la page. La case est petite, étouffante et oppressante quand la vie et le moral du pianiste le sont aussi. Ouverte, prometteuse d’une foule sentimentale lorsque le ressenti amorce une ascension positive. Bien écrit et illustré avec brio.
Cette BD autobiographique est un modèle du genre. Pour aller plus loin, n’ayons pas froid aux yeux : on n’a rien fait de mieux depuis la vie en BD de Johnny Cash, de Reihnard Kleist, parue en 2008. Un bijou du genre. Glenn Gould continue de jouer sans relâche sur les platines vinyles du monde entier. Ce n’est pas prêt de s’arrêter.
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