Sophie et sa Courge

Les enfants se prennent couramment d’affection pour des peluches, des poupées ou des morceaux de tissus. Mais quand le doudou est un légume, cela devient plus délicat… Comment faire face à une telle situation quand on est parent et que l’on ne souhaite pas voir son enfant chagriné ? Une question difficile à laquelle ce livre répond de manière amusante et poétique...

Sur le marché, la petite Sophie choisit une courge. Au lieu de la cuisiner pour la manger, elle décide de l’appeler Bernice et d’en faire sa meilleure amie. Bernice devient une poupée aux yeux dessinés, une camarade d’école, une partenaire de jeu. Cela surprend l’entourage de Sophie, mais celle-ci n’a que faire des remarques ! Elle développe un attachement sincère et profond pour la cucurbitacée.

Dans un style très sobre, Pat Zietlow Miller aborde la question du doudou d’une manière originale. L’enfant se prend d’affection pour un légume jusqu’à développer des réactions virulentes quand ses parents lui proposent de se séparer de Bernice. Malheureusement, une courge ne se conserve pas éternellement, et quand de vilaines tâches commencent à apparaître sur sa  surface, il faut réfléchir à une solution…

Le dessin au trait joliment tremblant d’Anne Wilsdorf illustre avec douceur ce récit familial. Les couleurs à l’aquarelle, nombreuses et vives, attirent le regard et rendent les images dynamiques et remuantes. Pour autant, l’album demeure assez classique dans sa composition : alors que son illustratrice est alsacienne, il répond parfaitement aux canons de l’édition jeunesse anglaise traditionnelle, évoquant des illustrateurs comme R. W. Alley ou Barbara Firth.

Sophie et sa courge aborde une problématique du quotidien par une belle histoire, touchante et attendrissante, avec un pointe d’humour. Le personnage de Sophie, cette jeune fille décidée au caractère affirmé, est un succès pour ce livre fantaisiste. Un album tendre et amusant, pour une belle leçon de vie toute en poésie.