Les adolescents s’ennuient rapidement, en plus ils sont violents… L’américaine Noëlle Stevenson se moque de ces clichés dans une aventure surprenante où bagarre rime avec espoir. Nimona, la métamorphe, a soif de violence. Et son acolyte Ballister Blackheart a soif de vengeance. Une alliance farfelue à la destinée insensée et terriblement cool !
Nimona veut assister le « méchant » Ballister Blackheart dans ses projets diaboliques. Elle rêve de rébellion, de bagarres et de sang. Cette jeune métamorphe, au caractère bien trempé, est prête à tout dans sa quête du chaos. Mais l’ex-camarade de formation de Ballister, sire Ambrosius Goldenloin, tentera héroïquement d’empêcher les deux complices de renverser l’Institution, un service de sa majesté destiné à maintenir l’ordre public dans le royaume.
Nimona est drôle impulsive, irrationnelle. Elle ressemble à une adolescente lambda jusqu’à ce qu’elle se transforme en dragon ou en requin. Ballister voit en elle un atout extraordinaire pour parvenir à ses fins. Toutefois, il ne semble pas mesurer dès le départ la vraie tornade qui se cache dans cette enfant… Quand Nimona s’ennuie, elle fomente des plans diaboliques et malfaisants : elle veut tuer !
Le dessin libéré et très coloré envahit les pages au rythme de la narration énergique et rythmée. Les personnages sont très typés : une adolescente rebelle au look punk, un méchant manchot au visage et à la silhouette ténébreux et un héros à l’allure de prince charmant. Toutefois Noëlle Stevenson se moque de ces codes du conte fantastique pour amener le lecteur bien au-delà de ses attentes.
Nimona est une épopée fantastique, entre le conte contemporain et le récit d’aventure, où l’éternelle lutte entre le bien et le mal prend un nouveau tournant. L’auteure, à suivre, a d’ailleurs remporté pour ce récit, à l’origine publié sous forme de blog, le prix du Slate Cartoonist Studio, du magazine Slate, en 2012.