Un meurtre au Mont-Saint-Michel et une disparition mystérieuse ; un étranger qui se cache dans les alentours et une « grande famille » mise à l’épreuve par la méfiance désormais permanente entre ses membres. Meurtre au Mont-Saint-Michel est un polar intense, où les apparences sont parfois bien trompeuses...
Un soir de 1936, après une séance de pêche à pied dans la baie du Mont-Saint-Michel, Lucie n’est pas rentrée. L’inquiétude grandit au fil des heures, notamment après la découverte du cadavre de la bonne du curé... sans compter sur la présence inquiétante d’un étranger qui rôde dans les ruelles. En l’absence des gendarmes, la petite communauté soudée et solidaire s’organise pour retrouver Lucie et mettre un terme à ces événements criminels.

Dans une atmosphère pesante, les protagonistes deviennent rapidement paranoïaques. Comment se rassurer quand le coupable peut être le voisin ou le meilleur ami de la famille... Imprégné de culture normande, ce polar sombre et un tantinet angoissant témoigne une nouvelle fois du talent scénaristique de Jean-Blaise Djian qui, au moyen d’un schéma policier relativement classique, nous propose une intrigue efficace et bien rythmée.
Loin des ambiances sombres ou des graphismes violents qui siéent régulièrement aux thrillers en BD, Marie Jaffredo propose dans cet album une palette délicate qui accompagne la douceur de son trait. L’importance est à l’intrigue exaltante et le parti pris graphique qualifie avec humanité et crédibilité des personnages et une culture surannés. Les décors dépaysent avec un Mont-Saint-Michel encore vierge de l’activité touristique que l’on lui connaît aujourd’hui.
Coéditée par Glénat et les éditions du Patrimoine, cette collection propose un regard romancé sur des monuments de notre patrimoine. Meurtre au Mont-Saint-Michel dépeint un lieu, dans une époque charnière de l’histoire française, avant la guerre de 1939. Les personnages justes et authentiques se prêtent au plaisir de la vraisemblance ; on a envie d’y croire !