Napoléon III sollicite le chimiste Gustave Franklin pour qu’il lui invente un sérum qui rendrait ses soldats invisibles. Ce dernier échoue dans ses recherches mais les deux varans sur lesquels il a testé sa mixture sont désormais doués de la parole. De rage, l’empereur fait tuer les deux reptiles et c’est tout le laboratoire qui explose. Un démarrage sur les chapeaux de roues pour un récit aussi mouvementé que farfelu et décevant.
En effet, Prosper et Paul Franklin, le fils et le petit-fils de Gustave, reprennent les recherches avec succès dans un laboratoire clandestin. L’inspecteur Pizoni fait tout son possible pour leur arracher leur découverte, mais c’est sans compter sur Avril, l’arrière-petite-fille de Gustave, qui lui échappe avec le précieux sérum en compagnie de son chat, Darwin.
On retrouve ici un peu le ton et l’ambiance des premières histoires de Jacques Tardi, notamment Le démon des glaces ou Adèle Blanc-Sec, la série qui l’a révélé. Pour ce long métrage d’animation qui sortira sur les écrans le 4 novembre prochain, c’est Benjamin Legrand, son ancien complice sur Tueur de cafards, qui a signé le scénario.
Sans préjuger de la qualité du film de Christian Desmares et Franck Ekinci, on peut tout de même s’interroger sur la pertinence de la publication de cet album illustré d’après les dessins de Tardi. En effet, suivant les recettes éprouvées de merchandising de la compagnie Disney, on a sans doute pensé qu’il pourrait être un complément indispensable du film.
Mais quel public cible-t-il ? Les tous jeunes lecteurs ? Les adultes ? Dans les deux cas, Casterman a fait fausse route, tant le déroulé ressemble à un simple digest précipité du film, rien de plus. Doit-on conclure que seuls les fans de Tardi risquent d’y trouver leur compte ? Même pas sûr ! La très belle couverture constitue pourtant une belle invitation.