Yatuu illustre la difficulté à se loger, dans un marché de l’immobilier qui marche sur la tête. Du bon et du mauvais dans cette intégrale, qui a le mérite de dénoncer la situation problématique de beaucoup de jeunes mais dont l’humour laisse un peu à désirer.
Videl est acceptée dans l’école de ses rêves, malheureusement la joie est de courte durée. Car il faut maintenant trouver un logement sans l’aide financière de papa-maman. La jeune étudiante se retrouve bien malgré elle dans des situations toutes plus pourries les unes que les autres. En plus d’éplucher des annonces mensongères, d’apprendre à cohabiter dans quelques mètres carrés, de subir les joies du squat et de l’expulsion, il faut encore trouver l’énergie pour étudier et supporter le mauvais esprit de ses camarades de promo, qui ne viennent clairement pas du même monde.
Yatuu s’est fait connaître en dénonçant les dérives des entreprises qui abusent de stagiaires sous-payés mais surexploités. Elle dresse cette fois un triste bilan du marché de l’immobilier, dont les aberrations touchent en première ligne les étudiants.
Pénurie de logements universitaires, placards à balais aux loyers exorbitants, propriétaires malhonnêtes et agences peu scrupuleuses, propositions de loyers réduits contre quelques services rendus au corps à corps, colocation forcée, squats organisés... La liste est exhaustive et illustre bien les galères des étudiants aux ressources modérées, pour qui trouver un logement décent relève du parcours du combattant.
L’histoire parallèle de Videl, aux prises avec un fils à papa qui ne fait rien qu’à l’embêter, a largement moins d’intérêt. On comprend l’intention de souligner le malaise d’une jeune fille lambda parachutée dans un monde fortuné et superficiel auquel elle n’appartient pas, mais les dialogues et situations manquent cruellement de réalisme et font preuve d’un humour vraiment lourd. Le tout est traité, avec assez de maîtrise, dans le style graphique et narratif du manga.
On aime ou pas.