Dans le village où se passe ce conte, tout le monde se défie du lac Clameur, une étendue d’eau mystérieuse et menaçante, sur laquelle s’étend en permanence une nappe de brouillard, même quand il fait beau.
Mais ce jour-là, captivé par le cerf-volant qu’il fait tournoyer au-dessus des toits, le jeune narrateur de cette histoire oublie toute prudence pour se lancer à la poursuite du cerf-volant, dont les attaches se sont brisées. Et qui le mène tout droit au lac Clameur. Là, au coeur du brouillard, il discerne la silhouette spectrale d’une jeune fille aux très longs cheveux blancs. Ose la rejoindre. Et apprend de ses lèvres diaphanes qu’elle est prisonnière du brouillard. Une captive de légende que seul son souffle parviendrait à libérer de l’étreinte invisible. Mais son souffle, poursuit-elle, est enfermé dans un coquillage au milieu du lac, dissimulé sous les roches. Pas de doute, il faut plonger !
Ce que fait le jeune garçon qui remontera, triomphant, avec à la main le coquillage tant convoité. À peine l’a-t-il ouvert que le brouillard s’estompe, révélant sur la rive la jeune fille qui l’attend, son cerf-volant à la main.