Les Amandes Vertes

Anaële s’est lancée dans une aventure un peu folle : elle est partie 10 mois en Palestine en tant que volontaire pour une association. 10 mois pendant lesquels elle va correspondre avec sa sœur et lui raconter son quotidien. De ces échanges va naître une bande dessinée qui, sans jugement, donne une vision intimiste de la vie sous l’occupation israélienne.
 
Difficile de se lancer sur le sujet délicat du conflit israélo-palestinien : la question de la façon de l’aborder se pose rapidement. Si Anaële souhaitait se concentrer sur l’aspect politique, Delphine, elle, cherchait quelque chose de plus intimiste. C’est finalement dans l’entre-deux que les deux sœurs ont trouvé leur équilibre offrant une œuvre juste et sincère.

Le lecteur est amené à découvrir le quotidien des palestiniens vivant à Bethléem surtout à travers les rencontres et les expériences personnelles d’Anaële. Répression, violence, isolement : l’album livre sans concession cette vie qui n’offre pour seul horizon qu’un mur en béton. De l’autre côté, la parole est aussi donnée aux Israéliens qu’Anaële rencontre lors de visites à ses amis. Plus qu’un mur, c’est un gouffre qui sépare ces deux peuples.
 
Le dessin de Delphine, enfantin, presque imprécis, allège le ton de l’album qui peut parfois être un peu dur. Il s’adapte parfaitement au regard vrai et intime que les deux sœurs ont voulu donner de cette expérience hors du commun. Il pose une touche délicate là où la brutalité domine.
 
Cette nouvelle édition redonne vie à un album phare et largement récompensé nous rappelant à quel point ce sujet est toujours d’actualité. Une piqure de rappel que chacun devrait se procurer...