L’indépendance par le football. C’est le thème de cette BD pleine d’émotion. Elle raconte le destin de ces footballeurs algériens qui jouaient en France et sont partis composer clandestinement l’équipe du FLN. Un récit en béton où la fiction croise l’histoire, au dessin réaliste aussi mouvementé qu’une partie de ballon.
Ils sont 12. Tous Algériens, tous footballeurs. Plusieurs évoluent à haut niveau dans le championnat français, à l’image de Rachid Mekhloufi, qui portera loin les couleurs des Verts de Saint-Etienne. Mais avant cela, ils mettent leur amour du ballon rond au service de leur pays. Au fil d’une tournée de 80 matchs, souvent victorieux dans les pays de l’Est, de Russie et d’Asie, ils défendent les couleurs du FLN et de leur patrie.
Sans surprise, on retrouve Kris en binôme avec Galic aux manettes de cette histoire où la fiction emprunte le meilleur de la réalité pour en construire un récit haletant. Les deux hommes sont deux références en matière de BD sociale. Ici, le football n’est qu’un prétexte pour mieux aborder l’identité, les convictions, la politique et le sens de la culture.
Le trait méditerranéen de Rey vient apporter encore plus de crédibilité et de cadence à une histoire déjà construite et rythmé. À travers les joies et les peines de ces personnages attachants se jouent leur destin, celui de leur pays d’origine et les difficultés d’une situation clandestine, qu’elle soit choisie ou pas. Toutes ces émotions jaillissent dans un graphisme éclatant de vitalité.
Plus qu’une bande dessinée, c’est une leçon de vie que prend le lecteur à travers la bravoure de ces jeunes footballeurs. Déracinés pendant près de quatre ans pour montrer, à onze sur un terrain, leur attachement à leur pays et à son indépendance. Un devoir de mémoire, en somme. Pour rappeler que lutter pour sa liberté est un sport quotidien.