Voyage au pays de la peur

Le bateau Sphinx des neiges vogue vers une expédition au pôle Sud. Des disparitions, des avaries, des rencontres incroyables ponctuent cette traversée qui alimente tous les fantasmes des hommes à bord. Peu à peu, cet équipage perd les pédales. C’est ce récit qui captivera Lovecraft et ses amis lors de leur soirée annuelle dédiée au fantastique. Une narration particulière pour un album mitigé.

En mars 1934, H.P. Lovecraft se réveille en criant, tourmenté depuis quelques mois par l’histoire incroyable et terrifiante du Sphinx des neiges. Le seul marin qui a survécu à son expédition au pôle Sud a conté à Lovecraft et ses amis, son histoire effrayante...

Ce récit dense tient le lecteur en haleine tout le long de l’album. Le voyage transformé en périple par des événements inexpliqués et des rencontres avec des créatures incroyables, dont des crabes géants est un bel hommage au fantastique du début du XXe siècle. La mise en place de l’intrigue se fait insidieusement grâce à l’atmosphère notamment. L’accélération brutale de ce comics à son dernier tiers s’ouvre sur une fin ouverte inquiétante qui réjouira les amateurs du genre horrifique. Ceux qui ont été biberonnés au déluge d’action trouveront cependant cette narration trop surannée à leur goût.

Le dessin, en noir et blanc, joue sur plusieurs épaisseurs de trait. Le réaliste qu’il accorde aux expressions des personnages permet de voir le doute et la terreur s'immiscer en eux. Cependant le décor et l’atmosphère, si importants dans le fantastique, s’avèrent peu lisibles et mal restitués. Ces deux éléments empêchent la tension du scénario de vraiment exploser à travers des cases de ce comic.

L’hommage au fantastique du début du XXe siècle qu’est Voyage au pays de la peur offre un résultat pas totalement convaincant.