Henri III succéda à son frère, Charles IX en 1575 et régna plus d’une quinzaine d’années avant d’être assassiné. Après avoir brillamment adapté Charly 9, le roman de Jean Teulé, Richard Guérineau nous replonge dans le XVIe siècle avec la même verve narrative, le même brio graphique et une pagination encore plus abondante.
Guérineau visite cette sombre page de notre Histoire avec autant d’humour que celui dont Teulé avait fait preuve dans son livre. Si le futur roi de France avait déjà fait son apparition précédemment, nous retrouvons bon nombre des acteurs-clefs, tels l’intrigante Catherine de Médicis, le duc de Guise sans oublier Henri de Navarre qui succédera à Henri III sur le trône.

Le royaume, toujours secoué par les rivalités religieuses n’en finit pas de se remettre des massacres de la Saint-Barthélémy. Personnage complexe, grandiloquent, ambigu notamment par son goût du travestissement, Henri III ne suscite aucune empathie, contrairement à son frère Charles, pitoyable marionnette aux mains de sa mère et de ses conseillers. Guérineau s’est visiblement fort bien documenté sur ce règne en prenant, de son propre aveu, quelques libertés avec l’Histoire. Au risque de « larguer » son lecteur, moins initié aux événements et à la complexité des enjeux de ces intrigues de palais.

Si la lecture de cet album se révèle quelque peu plus ardue, Guérineau a su conserver tous les ingrédients qui avaient contribué à la réussite de son opus précédent. Dessin expressif, changements de registre graphique pour les nombreux interludes sous forme de séquences ou de simples coupures de presse relatant les potins de la Cour, la formule s’avère payante en dépit de quelques longueurs.
L’auteur nous promet déjà de s’attaquer à un autre règne dans le même esprit. Ce pourrait-il que son choix se porte sur celui de Louis XI et sa rivalité avec Charles le Téméraire ? Suspense...
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