Le roi Louis IX a récemment fait l’acquisition de précieuses reliques et souhaite faire bâtir une chapelle magnifique pour en être l’écrin. Mais quels mystères se cachent dans ce bâtiment parisien mythique ? C’est ce qu’explorent Pierre-Roland Saint-Dizier et Andrea Mutti, dans une bande dessinée manquant de suppléments historiques et d’ambition graphique.
En 1244, pour répondre à l’appel du roi pour faire construire une chapelle digne de ses reliques, les quatre grands architectes répondent à l’appel. Mais voici qu’un cinquième ose se présenter devant sa Majesté et remporte sa faveur pour la construction de l’édifice. S’en suivront intrigues et complots qui conduiront à la fin tragique de cet architecte oublié par l’histoire.

C’est une bonne idée qui a inspiré Pierre-Roland Saint-Dizier à narrer la construction de la Sainte-Chapelle, bâtiment emblématique du Paris historique. Si on ajoute à cela le vent du scandale et le choc d’un assassinat, tout est en place pour tisser le scénario d’une bande dessinée historique. Il est dommage que ce récit, présenté comme fictionnel, n’est pas profité de suppléments historiques pour y ajouter la force de la véracité historique.
Côté dessin, le même travail de reproduction minutieuse du bâtiment a été effectué par les soins d’Andrea Mutti. La Sainte-Chapelle nous apparaît à différentes étapes de sa construction, développant la soudaine envie du lecteur de revisiter ce lieu mythique. Il est regrettable que le même soin n’ait pas été apporté aux traits des personnages, et que le traitement de la lumière, notamment celle des vitraux sur la couverture, n’ait pas été assumé jusqu’au bout.
C’est indéniablement une belle initiative de vouloir refaire découvrir aux lecteurs de bande dessinée la sacro Sainte-Chapelle voulue par Saint Louis. Quel dommage que les auteurs ne soient pas allés au bout de leurs prétentions patrimoniales et nous laissent quelque peu sur notre faim.