Louise, jeune femme mélancolique, est hantée par des fantômes. Mais un jour, une petite étoile, Phekda, descend à sa fenêtre pour l'entraîner dans une quête initiatique, censée lui rendre la joie de vivre. Un récit fantastique sublimé par un graphisme superbe.
La Grande Ourse est un récit initiatique : l'enjeu de la quête de Louise reste imprécis et il est clair que c’est le voyage qui compte. Le tout fonctionne à la manière d'un conte : Phedka, l’élément perturbateur, entraîne Louise dans un voyage jusqu’au royaume de la mort, dans un parcours jalonné de rencontres surnaturelles et de quelques épreuves, le tout mêlant féerie et magie à quelques touches de macabre.
Si l'univers s’avère fascinant et la promenade fantastique, très plaisante, elle semble parfois en décalage avec le but de Louise. Les rencontres avec les créatures fantastiques ou les artefacts offerts s’éloignent un peu du but premier : aider Louise à se rapprocher du monde des vivants et à goûter le bonheur de vivre. D'autant plus que ce monde des morts, des étoiles et des créatures fantastiques semble bien plus attrayant que l'existence menée par l'héroïne ! Mais 92 planches, c'est peu d'espace pour traiter un si vaste sujet.
Le dessin, lui, est l'âme de l'ouvrage. D'une grande beauté, il souligne le thème du passage à l'âge adulte en mêlant une atmosphère merveilleuse et proche de l'enfance à des éléments plus sombres, toujours dans une perspective de conte. Le travail du détail, remarquable, charge les décors de détails symboliques évoquant les étoiles, le temps, le passage et la métamorphose à mesure que l'intrigue avance.
Si la trame de l'intrigue, classique, nécessiterait plus de développement, la poésie du titre emporte à la lecture et fait mouche. Un régal pour les yeux.