Quelques jours à vivre

Une unité de soins palliatifs. Juliette, jeune soignante, fait ses premières armes. A travers un récit fin et très sensible, l'indescriptible est donné à voir. Le dessin habité, vécu, est en symbiose. Un noir et blanc de circonstance. Il y a de la vie. Même quand la mort frappe à la porte.

Quelques jours à vivre. Une expression que connaissent celles et ceux qui travaillent dans les unités de soins palliatifs. C'est ce que découvre Juliette, jeune soignante qui prend son service dans un hôpital de Roubaix. Ici, la durée moyenne d'hospitalisation est de onze jours. Alors les soignants donnent tout pour que les dernières heures des malades paraissent plus douces.

Un récit remarquable de sincérité. D'humanité. Comment en serait-il autrement, lorsqu'on a fait le choix de travailler dans une telle unité ? Au chevet de ceux qui attendent leur dernier souffle. Mais vivre à leur contact et le raconter avec pudeur et dignité sont deux choses différentes. Xavier Bétaucourt relève ce défi. Transmettre l'inexprimable dans un documentaire pétri de recul, de sagesse et d'humour.

Le dessin d'Olivier Perret a cette élégance un peu farouche qui permet de donner à voir ce qu'il y a de plus beau dans le plus dur, le plus triste. La fin de vie. Son noir et blanc s'impose. Ici, point besoin de couleurs. Elles sont dans le cœur des soignants et de leurs patients. Le lecteur les ressent. Il les vit.

Un des atouts de ce one-shot, qui en dit tellement plus que tous les livres explicatifs sur les soins palliatifs, ce sont ces petits intermèdes historiques et explicatifs. Comme autant de mises en perspective, ils rythment le récit et apportent de vraies connaissances. Nous rappelant l'évolution de la prise en charge de la douleur dans la médecine. « Ici, on ne guérit pas, ici on soigne. » aime dire une infirmière. Tout est dit.