A l'occasion des cent ans de sa mort, les éditions 21g nous livrent un Rodin intime. On découvre une autre facette de ce visionnaire, chantre de l'expression artistique de la sensualité, de l'érotisme mais aussi de la douleur, en s'intéressant de près aux femmes de sa vie.
Auguste Rodin, fugit amor, portrait intime retrace les grandes étapes de la vie de l'immense sculpteur, de ses débuts difficiles jusqu'à la gloire suprême vouée à traverser le temps. Difficile de condenser la vie d'un tel génie, mais l'ouvrage s'attèle à mettre en lumière les amours complexes de l'artiste, divisant l'album en trois rencontres marquantes, à savoir les trois femmes de la vie de ce célèbre Auguste : Rose, Camille et Claire.
Il y a d'abord Rose, femme forte et fidèle qui l'a soutenue toute sa vie durant, puis Camille Claudel, sa muse, avec qui il entretiendra une relation passionnelle avant que celle-ci ne sombre dans la folie. Et enfin Claire, la compagne de ses vieux jours. Trois destins qui ont influencé son travail à diverses étapes de son existence.
Seul ombre au tableau : l'album est trop gentil, restant un peu en surface il nuit à un certain sens du réalisme, surtout quand on connaît le tempérament sulfureux de Rodin. Le dessin pâtit de cette délicatesse. Si le trait est gracieux et bien proportionné, il manque de caractère. Constat d'autant plus marqué quand on doit témoigner de la puissance créative de Rodin. Néanmoins, l'illustration, semblable à une aquarelle, apporte un peu de panache à l'ensemble.
Eddy Simon et Joël Alessandra dissèquent un peu plus le maître de la sculpture et nous livrent un Rodin sensible, dans un album qui aurait mérité un peu plus de force.