L’Opération Copperhead, c’est une mission de contre-espionnage décisive durant la Seconde Guerre mondiale mais aussi l’histoire d’une complicité farfelue entre comédiens. Dans la BD éponyme, Jean Harambat réinterprète cet épisode historique en une parodie fabuleusement déglinguée.
1943. La guerre a déjà mobilisé les Britanniques, y compris David Niven, vedette du cinéma ainsi que Peter Ustinov, metteur en scène de théâtre. Sur l’ordre de Winston Churchill, les deux hommes unissent leurs talents pour réaliser un film de propagande qu’on connaîtra plus tard sous le nom Way Ahead. Mais derrière les strass et paillettes, les deux hommes devront couver une mission d’une plus grande ampleur : l’opération Copperhead. Le but ? Trouver un sosie de Montgomery, général des forces alliées, le balader en Afrique du Nord et ainsi détourner l’attention des nazis du débarquement en Normandie.
Et pour camper le rôle de « Monty », Niven et Ustinov s’en remettent à Clifton James, acteur amateur. Autant dire un sacré défi pour les trois artistes, qui évoqueront chacun dans leurs autobiographies cette drôle de collaboration, peu abordée dans les manuels d’Histoire.
A partir de certains passages réécrits comme de vraies-fausses citations, Jean Harambat réinvente cet épisode historique en une brillante comédie rocambolesque, où se mêlent espionnage, guerre et amour... du cinéma ! Dégageant un flegme tout britannique, le tandem formé par Ustinov et Niven endosse à merveille situations loufoques et un sacré sens de la repartie.
A ce scénario déjanté s’allie un trait fin et expressif de la même verve que Ronald Searle et son trait enlevé. La colorisation d’Isabelle Merlet, pleine de caractère et d’énergie, sublime la ville de Londres, qui continue à faire rire et rêver même sous le feu des bombardements...
Opération Copperhead est une immersion désopilante dans les coulisses de la guerre et le cinéma, qui ne manquera de réjouir au pied du sapin !