Le sculpteur Pygmalion tombe amoureux de sa statue Galatée et demande à la déesse Aphrodite de lui donner vie... Sandrine Revel revisite l'oeuvre musicale de Jean-Jacques Rousseau en mettant en scène quatre sculpteurs, à qui elle fait incarner Pygmalion. Un travail textuel, graphique et musical bluffant, rythmé par le Paris Mozart Orchestra.
Pygmalion, sculpteur, s'éprend d'une de ses statues, Galatée. Il implore la déesse Aphrodite de la rendre humaine afin de s'unir avec elle. En adaptant ce mythe grec pour le théâtre en 1770, Jean-Jacques Rousseau la pense dans sa musicalité : une pièce en un acte, monologue du sculpteur Pygmalion. L'oeuvre du philosophe des Confessions est construite au rythme des intermèdes musicaux du compositeur Georg Benda, mettant en relief les battements de cœur du sculpteur.
Dès lors, musique et texte s'accouplent et enfantent d'un genre nouveau : le mélologue. Sandrine Revel va encore plus loin en revisitant cette œuvre qui est déjà d'une très grande originalité. Elle met en image quatre sculpteurs à qui elle fait délicatement incarner Pygmalion : Rodin, Niki de Saint-Phalle, Camille Claudel et Ron Mueck.
Le tout est mixé aux répétitions de Claire Gilbault, chef du Paris Mozart Orchestra qui fait renaître cette œuvre tombée dans les oubliettes. L'auteur de la série jeunesse Un drôle d'Ange Gardien, écrite avec Jean-Denis-Pierre Filippi et primée en 2001 à Angoulême, ne se limite pas à la BD. Loin s'en faut : elle peint et joue du piano.
Son amour de la musique l'avait déjà amenée à créer la magnifique bande dessinée dédiée à Glenn Gould. Elle s'attaque ici à un véritable album musical, tel que l'avait pensé Rousseau. L'album comporte même un lien pour télécharger la bande-son. Car Pygmalion peut se lire comme toute autre BD, ou en écoutant la musique et le texte.