Après sa victoire sur Mithridate, le consul romain Sylla s'interroge sur le pouvoir, le destin et les choix de vie… Les réponses qu’il va trouver dans son introspection vont sceller le sort du monde antique. Ce one-shot très bavard mais encore plus intéressant propose une réflexion fine sur le rapport au pouvoir.
En 85 avant Jésus-Christ, l'armée de Sylla affronte celle de Mithridate en Grèce. Vaincu, ce dernier est amené sous la tente du Romain pour acter sa défaite en payer les conséquences. Le prix est lourd pour le roi grec qui arrive tout de même à sauvegarder son titre... La dernière exigence du consul surpasse cependant toutes les autres : il veut que le roi lui remettre son médecin personnel, car d'après la légende il a le savoir des poisons…

Cet album de Laurent-Frédéric Bollée propose une parenthèse fictive dans la vie du dictateur romain Sylla, parenthèse qui s'inscrit parfaitement dans la grande histoire et qui a pour but d'interroger la notion de pouvoir. Jusqu'où doit-on aller pour l'exercer ? Faut-il vraiment choisir entre pouvoir et bonheur ? Les dieux, une jeune bergère et son frère aveugle, la peur des ennemis ou encore le savoir des anciens s’invitent tour à tour dans cette quête intérieure du consul romain. Cet album verbeux réussit toutefois à ne jamais être pompeux, gageure au vu du sujet. Seul détail que l’on pourrait regretter, l'absence d'un corpus documentaire sur la vie de Sylla en fin de l'album.
Le dessin de Régis Penet, offrant souvent des postures statiques et imposantes à ses personnages n’est pas sans rappeler l'imagerie des tragédies grecques. Il arrive ainsi à faire du récit un dialogue quasi-mythologique sur le pouvoir, incarné par un trait particulièrement précis.
Imperium questionne avec justesse sur le prix du pouvoir tout en rejouant intelligemment l’Histoire.
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