Comme son nom l’indique, Passions aborde tous les aspects des transports amoureux, en y incluant la dose d’absurde et de non-sens propre à Goossens. Bienvenue dans neuf histoires courtes qui sont autant de récits épiques, absurdes, drôles et sentimentaux.
Les deux premières histoires sont des pastiches hilarants des films Autant en emporte le vent et Mogambo. Goossens y développe avec brio des récits désopilants qui s’inspirent très librement de ces chefs-d’oeuvre du septième art. Hélas, si les deux premières histoires sont très drôles, les suivantes sont nettement plus poussives, comme si Goossens avait besoin de films avec Clark Gable pour exprimer tout son talent.
Les tribulations d’un homme qui essaye de soutirer de l’argent à la vieille mère pour aller aux putes finissent par lasser, tout comme d’autres histoires avec les héros récurrents, Georges et Louis, qui s’appuient sur le travestissement et la transsexualité. L’ensemble reste néanmoins solide malgré cette hétérogénéité et cette absence de fil directeur. Goossens réussit à capter l’attention du lecteur grâce à son humour absurde et aux situations outrancières qu’il met en scène.
Son dessin gras et truculent y est pour beaucoup. Le trait de Goossens fait mouche alors qu’il peut donner une impression d’incohérence, entre ses décors réalistes et ses personnages caricaturaux. Ses héros à gros nez, souvent d’une laideur repoussante, rappellent même parfois ceux de maîtres comme Boucq ou Vuillemin. Dommage que son dessin ou ses histoires n’aillent pas aussi loin.
Cette bande dessinée oscille entre éclats de génie et historiettes plus banales mais reste cependant agréable à lire.