Après Un bruit étrange et beau et Une histoire d’hommes chez Rue de Sèvres, The End se distingue par son scénario irrévocable. Un thriller environnemental passionnant à l’heure où tous les indicateurs de la planète virent au rouge...
Le stagiaire Théodore Atem rejoint l’équipe du controversé professeur Frawley en Suède. Les chercheurs sont affairés à l’étude de la communication des arbres entre eux et avec les humains. Mais quelques curiosités observées récemment troublent la réflexion des brillants botanistes : outre le décès massif et inexpliqué de promeneurs dans les Pyrénées espagnoles, des animaux sauvages se manifestent étrangement, comme s’ils ne craignaient plus l’Homme ; sans compter l’apparition intrigante de champignons insolites...

Zep s’est inspiré d’une histoire dénichée par son fils : celle d’une bande de koudous d’Afrique du Sud décédée après avoir mangé son repas habituel, des feuilles d’acacias. Bien que celle-ci soit fortement débattue, une théorie suggère que la végétation se serait organisée pour empoisonner ces animaux devenus nuisibles car trop nombreux. Intégrée au scénario, cette anecdote introduit le thème du récit pleinement documenté. En plus d’une semaine de croquis en Suède, Zep s’est rapproché de botanistes pour s’assurer de la crédibilité du scénario catastrophe. Et le résultat fait frissonner...
Très éloigné des figures rondes et humoristiques de l’auteur dans Titeuf ou What a wonderful world, The End offre un sublime hommage à une nature sauvage, croquée avec respect et réalisme. La bichromie ambiante contribue au climat anxiogène de l’histoire, pour des planches transcendantes, rehaussées par le grand format à couverture cartonnée.
Après le succès du célèbre et pédagogique La vie secrète des arbres, difficile de ne pas relativiser l’importance de l’humain sur Terre. The End propose une variation sur la même thèse avec une fiction catastrophe, au rythme exaltant !
0

0