Cette adaptation réussie en BD du roman noir de Maurice Attia, nous plonge dans une enquête policière classique se déroulant pendant la guerre d’indépendance de l’Algérie de 1962.Nous suivons une investigation haletante dans un contexte historique compliqué.
Sur une plage d’Alger sont retrouvés les deux cadavres d’Estelle et Mouloud. Ils sont nus et en position de missionnaire. Les lettres OAS sont gravées dans le dos du jeune homme. L’inspecteur Paco Martinez, qui refuse de prendre parti et de s’engager dans la guerre, va s’accrocher à son enquête pour découvrir les raisons de ce crime. Tout d’abord secondé par son équipier Choukroun puis par sa maîtresse Irène, l’inspecteur va être balloté entre sa situation familiale et les évènements pour arriver à comprendre les raisons de ce double meurtre.
Alger la Noire © Casterman, 2023
Qui mieux que Jacques Ferrandez pouvait adapter ce polar qui a pour cadre la guerre d’Algérie. Le dessinateur, pieds noir tout comme Maurice Attia l’écrivain, a retracé en BD la vie de ce pays méditerranéen du début de la conquête française à aujourd’hui. Il a une connaissance historique de toute cette période et a pu, ainsi, parfaitement retranscrire l’ambiance d’Alger décrite dans le roman. Son style inamovible tout au long de ces années sert à merveille le récit. Son dessin efficace est au service d’un découpage habile. L’auteur a déjà adapté plusieurs romans de Camus, Giono ou Pagnol et a acquis une grande maîtrise de l’adaptation en images et du séquencement des scènes d’un roman.
Cet ouvrage ce lit vraiment comme un album de bande dessinée à part entière avec un scénario riche et intéressant.