Ce roman graphique se déroule sur une île grecque aux débuts de la photographie. En mélangeant les personnages réels et imaginaires, l’auteur amène le lecteur à s’interroger sur le sentiment de déracinement et sur la trahison.
En 1838, Louis Daguerre, inventeur du daguerréotype et à qui on attribua pendant un temps la paternité de la photographie avant de reconnaître qu'elle revenait à Nicéphore Niépce, se rend sur une petite île de la mer Egée pour retrouver Taki, un de ses anciens condisciples qui y vit. Le Français souhaite lui montrer sa dernière invention, l’appareil photographique. Il s’interroge sur l’avenir de sa trouvaille, faut-il en faire la publicité ou bien la conserver à l’abri des regards ? La réponse viendra de Marko, un jeune homme ingénieux travaillant avec Taki.
Nikos Tsouknidas le scénariste et dessinateur de cette fable a un parcours étonnant. Il est né en Grèce et c'est après des études d’informatique et d’électronique à Athènes qu'il part au Japon pour passer un diplôme de design stratégique. Il s’installe ensuite à Londres où il travaille à la BBC comme ingénieur en traitement de données et en apprentissage automatique. Il a abordé la BD pendant son séjour japonais en publiant ses premières illustrations. Puis, il a réalisé le présent album en Angleterre, pendant ses moments libres.
Portraits © Dargaud, 2023
Le thème de l’album est original. Il invente une histoire autour des débuts de la photographie pour évoquer le déracinement et le progrès technologique. Ces sujets proches du parcours géographique et académique de l’artiste lui permettent de montrer comment peut se prendre la décision de quitter son environnement douillet pour découvrir le monde.
Son trait est assez original avec une recherche de mouvement dans les cadrages. On notera toutefois une mise en couleur faite par ordinateur qui manque parfois d’esthétique.
Ce premier livre est un bon départ dans la bande dessinée, espérons que Nikos Tsoudikas persévèrera dans son hobby…