L’excursion dans la vie de losers magnifiques, Macadam Byzance est à l’image de la vie, peuplée de toutes les émotions. Attendrissant, émouvant et désespérant à la fois, ce récit drôle et âpre est empli de galères mais aussi d’amour, d’amitié et de liberté...
Macadam Byzance s’arrête sur des éclopés de la vie, forts et fragiles en même temps, fantasques souvent, rêveurs toujours. Ceux dont la destinée s’écrit au rythme d’un carpe diem. Ceux qui mettent l’amitié et l’amour au dessus de tout. Ceux qui sont faillibles et pour autant pas moins aimables ou admirables.
Avec Illitch, la trentaine, on s’immerge dans l’univers d’une bande de potes soudés, qui, si elle est parfois pesante pour chacun d’eux, les aide à traverser les vicissitudes de la vie. Entre vapeurs d’alcool, philosophie de comptoir, embrouilles à gogo, glande attitude, velléités d’écriture, amours éphémères... on goûte à la vie de ces personnages attachants, à leur liberté qui semble totale et qui masque leur misère sociale.
Leurs ambitions bien loin de celles du système conventionnel, offrent une vision de la vie rafraichissante. Cette sorte de laisser-vivre, ce gouffre qui les happe tout entier, délivre une sensation exaltante de sérénité. Le tout est servi par des situations cocasses et un argot particulièrement vivant, où humour et tendresse se côtoient sans cesse.
Le dessin oscille entre le réaliste et la caricature. Les personnages ont de sacrées trognes, des visages aux expressions souvent soulignées à la limite du grotesque. Pierre Place sublime presque la misère de ses protagonistes par un étonnant jeu de couleurs et un trait fin et soigné.
Récit truculent sur les galères d'une ribambelle de gentils cabossés de la vie, Macadam Byzance est une ode à la solidarité et à l'amitié.