Alors que Cannon ressort, son auteur Wallace Wood sera aussi à l’honneur d’une rétrospective qui s’ouvre à Angoulême avec le festival de bande dessinée. Visible jusqu’au 30 mars, cette exposition retrace l’incroyable parcours de ce virtuose aux multiples talents.
S’il est aujourd’hui considéré par beaucoup comme un maître qui a marqué l’histoire de la bande dessinée américaine, Wallace Wood reste, néanmoins, l’un des grands oubliés du grand public. Il a pourtant travaillé pendant un peu plus de 35 ans, pour à peu près tous les éditeurs du moment, glissant de la science-fiction aux histoires érotiques, en passant par les super-héros, la fantasy, les histoires criminelles ou l’humour.
Le musée d’Angoulême exposera de nombreuses planches, permettant de redécouvrir cet artiste hors du commun, de ses prestigieux débuts chez EC Comics à son passage chez Marvel, DC ou encore les Tower Comics pour qui il créa les T.H.U.N.D.E.R. Agents, sans oublier ses hilarantes histoires pour MAD, ses oeuvres personnelles avec sa revue Witzend ou encore ses strips sexy avec Cannon, dont l’intégrale est publiée dans un élégant format chez Komics Initiative.
À la croisée des styles
En observant son travail, le lecteur est ébloui par cet esthétisme élégant et précis qui marie habilement classicisme et modernité, tout en sachant s’aventurer dans la caricature avec la même virtuosité graphique. On se souvient de ses incroyables couvertures pour Weird Science, de ses pin-up aguicheuses au regard mutin, de ces impressionnantes illustrations qui fourmillent de détails. Perpétuelle source d’inspiration, l’artiste oublié mérite plus que jamais de resurgir dans notre mémoire collective.
Article publié dans le magazine Zoo n°75 (Janvier-Février)
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