Avec Sales mômes, sales vieux, le duo d'auteurs Mathilde Domecq et James entreprend la destruction des clichés bien ancrés. Clichés qu'un nouveau né est toujours mignon ou qu'avec l'âge on gagne toujours en sagesse. D'ailleurs, l'album en viendrait presque à nous questionner : être un sale môme fera-t-il forcément de nous un sale vieux ? Un joyeux moment de lecture à ne surtout pas prendre au sérieux !
Une centaine de gags en quatre cases s'attaque à bon nombre de situations par l'usage d'un humour aussi fin que féroce. Ainsi, sont passés à la moulinette les couples homosexuels qui se disputent le rôle de meilleur papa, la vieillesse décadente ou encore les Tanguy qui ne quittent pas le domicile familial.
Cet album bien ficelé déborde de l'humour toujours aussi efficace de James (Chères Elites, Amour, passion et CX diesel) qui réussit le tour de force de faire rire en un minimum de dialogues. Il se lit d'une traite grâce au trait de Mathilde Domecq (Paola Crusoé), qui retranscrit aussi bien la tendre jeunesse des « sales mômes » que l'expressivité de la vieillesse des « sales vieux ». Son trait épuré n'en fait jamais trop pour toujours faire mouche.
La férocité de l'humour de James, à toujours prendre au 3e degré, s'équilibre parfaitement avec la douceur des dessins de Mathilde Domecq. L'occasion pour l'illustratrice, plus connue pour ses albums jeunesse, de passer au registre résolument adulte avec succès.
Cet album à quatre mains publié chez Fluide Glacial pourra tout de même faire rire toute la famille, des sales (grands) mômes aux sales vieux, même s'ils ne sont pas si méchants que ça !
0 0