La renaissance puis la chute d’un scénariste ex-parisien néo-rural : le livre de 192 pages raconte ainsi une histoire d’amour(s) mais aussi des histoires de rêves et d’espoirs réalisés, déçus ou brisés, sur fond d’éoliennes.
Béranger parisien quarantenaire divorcé, père de deux adolescentes, a connu le succès comme scénariste voilà 15 ans. Depuis, il n’a rien vendu. Il décide alors de partir à la campagne pour retrouver l’inspiration, dans une maison face aux éoliennes, engins qui le fascinent. Mais au village, le sujet des éoliennes clive. Béranger ne tardera pas à rencontrer des locaux remontés contre ces installations. Il se liera également avec Marjolaine, la conductrice du bibliobus et fille des propriétaires du terrain aux éoliennes.
Étrange œuvre que Vent mauvais, dont l’histoire se déroule au fil des saisons. Avec en fond, la crise de la quarantaine et les envies des néo-ruraux, cette BD s’adresse incontestablement aux adultes, malgré les jolis dessins rafraîchissants et colorés de Cati Baur, habituellement cantonnés à l’adolescence et l’enfance. Un crayonné à l’image de Béranger « adulescent » type, avec des problèmes d’adultes (amour, éducation des enfants, carrière, argent) mais avec des comportements d’ado.
Vent mauvais décrit aussi le processus de création avec ses euphories, ses joies, ses déceptions, ses folies et ses colères. En ces temps post-confinement, il faut également saluer l’anticipation de Cati Baur, qui évoque ces parisiens en mal de maison de campagne pour le meilleur et pour le pire. L’histoire se construit comme le calendrier d’une année avec les mois qui s’écoulent. Cette nouvelle vie se construit avec des gens qui se croisent puis se rencontrent, un scénario qui s’élabore.
Finalement, on se laisse prendre facilement à l’histoire et on s’attache aux personnages. En fait, on lit Vent mauvais comme on regarde ces films français, avec curiosité, étonnement, intérêt et sympathie. Pas étonnant que Béranger soit scénariste pour le cinéma français...