Naviguant entre récit initiatique et événements paranormaux, Constellation(s) retrace le parcours d'un adolescent sur le point de quitter l'enfance pour entrer dans l'âge adulte, au moment où la vision de la réalité entre en pleine distorsion. Serge Annequin offre un roman graphique perturbant questionnant notre propre perception du réel.
Comme chaque été, depuis la mort de sa mère, Gian, 17 ans, trouve refuge chez son oncle et sa tante. Un matin, il se réveille sans aucun souvenir de la veille, le bras tatoué d'étranges symboles formant comme une constellation, dont il ignore la provenance. Son amnésie serait-elle liée à l'étrange disparition d'une jeune Américaine cette même nuit?
Serge Annequin livre un récit plus que déstabilisant, mêlant parcours initiatique, réflexions métaphysiques et questionnements de la réalité, sur fond de sentiments amoureux et d'ufologie. Distillant les infos et les indices lentement, mais de manière parfaitement bien calibrée, l'auteur maintient l'intérêt du lecteur jusqu'à la dernière case. Avec une fin ouverte, sans réponses systématiques, le récit laisse le soin au lecteur d'y apporter ses propres solutions. Mais si l'auteur invente des phénomènes étranges et paranormaux aux frontières de l'ésotérisme, c'est aussi pour mieux explorer les sentiments et la vie intérieure de son héros qui ne sortira de cette aventure que plus grandit et serein.
Jouant sur la coloration, les illustrations nous font voyager dans les différents temps du récit. Le trait un peu flou mais très suggestif nous entraîne instantanément dans cette aventure étrange et incertaine participant pleinement au sentiment de malaise et de questionnement qui parcourt le récit.
Constellation(s) est un album déroutant, trouble, auquel il peut être parfois difficile d'adhérer. Le ton poétique et le rythme savamment tempéré portés par un suspens omniprésent tiennent malgré tout l'intérêt du lecteur jusqu'aux dernières pages, le laissant quelque peu sur sa faim. Mais a-t-on besoin d'avoir toujours réponse à tout?