Il avait fait une pause dans ses aventures d'Indiens du Nouveau Monde avec Vanikoro, un album sur l'explorateur Lapérouse. Patrick Prugne revient à ses amours avec Tomahawk, récit d'un mercenaire français qui traque un ours titanesque pour venger sa mère. C'est mené de main de maître. L' auteur n'a pas son pareil pour peindre la nature.
Nous sommes en pleine Guerre de 7 ans entre la France, l'Angleterre et la Prusse, au cœur de l'Amérique du Nord. Un mois avant la bataille de Fort Carillon, Jean Malavoy, milicien français, retourne sur les traces d'un grizzly à la nature hors du commun qui a tué sa mère sous ses yeux lorsqu'il était enfant. Mais les luttes entre colons britanniques, soldats écossais, forces françaises et canadiennes font rage...
Parmi plusieurs talents, Patrick Prugne a indéniablement celui de faire parler la nature et ceux qui la peuplent dans ses bandes dessinées. Après Canoë Bay en duo avec Tiburce Oger, il s'est lancé seul dans Frenchman, Pawnee et Iroquois. Cette fois, c'est l'ours qui est sublimé dans les pages de Tomahawk. Dans un scénario sur fond de vengeance, on avance à pas de loup dans les forêts nord-américaines.
La magie des paysages, la façon dont l'auteur auvergnat s'approprie l'environnement de ses personnages pour mieux les peindre, sa capacité à nous faire saisir les changements de saisons à travers des couleurs de très haut niveau, et, enfin, un des plus beaux cahiers graphiques qui aient été donnés à voir en fin d'album font de cette BD une des plus belles du genre.
La soif de vengeance, légitime, de Jean Malavoy et les nombreux personnages dont il va croiser le chemin donne à cette BD l'ossature nécessaire au déroulement de l'histoire. Comme toujours chez Patrick Prugne, il y a un scénario fouillé, une feuille de route graphique et des personnages qui deviennent compagnons.