A Fake Story

L’histoire fit sensation. Le 30 octobre 1938 Orson Welles créa un véritable vent de panique à travers tous les Etats-Unis en adaptant pour la radio La guerre des mondes, le roman de H.G. Wells. Dans un bourg du New Jersey, pour échapper aux griffes des Martiens, un homme a décimé toute sa famille avant de se suicider. Laurent Galandon s’empare du livre de Douglas Burroughs venu enquêter sur place sur ce fait divers.

Le 30 octobre 1938, Orson Welles met en ondes, sur CBS, la Guerre des mondes de H. G. Wells
© Futuropolis

La chaîne CBS, risquant très gros pour avoir diffusé cette pièce radiophonique, dépêche son meilleur journaliste pour essayer de comprendre comment cet homme a pu arriver à un tel extrême. Il va s’immerger dans la petite communauté et très rapidement découvrir que les faits sont bien plus complexes qu’en apparence. Burroughs, qui aspirait à devenir un écrivain, tirera de cette expérience la matière de son roman, A fake story.

Cette histoire nous plonge dans un milieu que, tant la littérature américaine que ses films, n’ont cessé d’aborder en illustrant magistralement les rapports que les gens entretiennent entre eux dans la vie quotidienne, dressant un portrait plus vrai que nature de la mentalité US. Le racisme, les idées reçues, tout cela occupe bien évidemment une place prépondérante dans cette intrigue brillamment échafaudée. Elle offre aussi une réflexion sur le pouvoir manipulateur des médias, alors qu’à l’époque, on n’en était pas encore aux chaînes télévisées, ni aux réseaux sociaux, devenus aujourd’hui le terrain d’élection des fake news par excellence.

A Fake Story est une adaptation du roman de Douglas Burroughs
© Futuropolis

Depuis quelques albums, le trait réaliste de Jean-Denis Pendanx a tendance à aller vers une simplification qu’on ne lui connaissait pas lorsqu’il signait Abdallahi ou Jeronimus, deux de ses plus grandes réussites graphiques. Mais si, çà et là, certaines vignettes semblent avoir été tracées un peu trop hâtivement, il faut cependant reconnaître qu’il a su restituer l’ambiance de cette époque avec beaucoup de justesse.