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Vivons décomplexés

couverture de l'album Vivons décomplexés

Éditeur : Delcourt

Scénario : Germain HubyDessin : Germain Huby

Prix : 12.50€

  • ZOO
    note Zoo1.5

    Scénario

    1.0

    Dessin

    2.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Le synopsis de l'album Vivons décomplexés

"Vivons décomplexés" annonce la couleur d'emblée, dès son titre. Sexisme, racisme, harcèlement, imposture, info continue, fossé entre générations, pandémie... tout y passe et en ressort décapé, parfois jusqu'à l'os. Les filtres de la bienséance se brisent en éclat pour laisser passer un rire libérateur. Le tout est habillé d'un dessin réaliste qui vient appuyer l'incongruité des situations.


La critique ZOO sur l'album Vivons décomplexés

En libérant la parole des gens de son époque, Germain Huby passe au crible la société. Dans son collimateur : sexisme, médias, pensées réactionnaires et postures pseudo-progressistes. Avec son écriture caustique et son registre absurde, l’humour de l’auteur fait-il mouche ?

Après s’être fait connaître comme vidéaste par sa série Germain fait sa télé diffusée sur Arte puis Canal+ entre 2002 et 2007, Germain Huby a enchaîné de nombreux courts-métrages pour l’émission Mensomadaire avant de se tourner vers la Bande-dessinée. En 2019 paraît Le Bruit des Mots. Dans une succession d’échanges cocasses dans des contextes banals ou absurdes, l’auteur livre un regard caustique sur la société contemporaine. Une pandémie de COVID 19 plus tard, Huby récidive avec Vivons Décomplexés.

Comme son titre l’indique, le jeu consiste à libérer la parole, quel qu’en soit le sujet. Pandémie, racisme, sexisme… Tout y passe dans une succession de dialogues qui se veulent empruntés à la vie quotidienne. Les contextes sont variés et familiers. Dans un bureau ou une chambre à coucher, chaque situation s'avère propice à un échange cynique et décalé sur l’absurdité d’un aspect de notre société.


Le jeu consiste à libérer la parole, quel qu’en soit le sujet

Le jeu consiste à libérer la parole, quel qu’en soit le sujet
© Delcourt, éditions 2021

Mais une fois l’hypocrisie mise à nue, les médias mis à mal et le progressisme mis à mort, que retenir sinon un sketch cinglant mais vain ? Si l’humour se veut grinçant et pertinent sur le sujet de société visé, il oublie l’essentiel : faire rire. Les planches se terminent la plupart du temps sur une chute qui n’en est pas une ou sur laquelle le cynisme sort vainqueur au détriment de l’humour. On en tire une BD qui préfère indisposer le lecteur, plutôt que de le faire sourire.

Le dessin vient ajouter un décalage aux situations : dans un style sobre, Huby fige ses personnages dans des situations suffisamment banales pour dissoner avec le texte. Si le naturel des postures choisies pour les personnages ou leurs mimiques a le mérite d’être photographique, il est regrettable que la composition soit si statique : certains gags consistent à une répétition de six cadrages reproduits à l’identique. Les lecteurs friands de dessins dynamiques se lasseront très vite au bout de quelques planches.


Dans un style sobre, Huby représente ses personnages avec un style photographique

Dans un style sobre, Huby représente ses personnages avec un style photographique
© Delcourt, éditions 2021


Vivons Décomplexés porte donc très bien son titre : Germain Huby ne s’est embarrassé d’aucun complexe sur le dessin ou la démarche humoristique.

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