Caché dans les entrailles de la mégapole souterraine, existe un endroit pour se réchauffer, se retrouver et échanger tout ce qui peut l'être. Alors ne soyez pas surpris si un inconnu vous propose d'échanger son histoire contre une gorgée de son poison préféré. N'hésitez pas, appelez le barman, commandez un verre et ... laissez-vous porter par l'histoire ! Bienvenue au Satory Bar... Au sommaire de " Satory Bar ", sept récits, sept plongées dans des univers pas si éloignés de celui que Darko Perovic développe dans " Brek ", des personnages atypiques, des ambiances étranges dans lesquelles le fantastique fait parfois son apparition de manière étonnante.
Satory bar
Éditeur : Inukshuk
Scénario : Darko PerovicDessin : Darko Perovic
- ZOO4.0
Scénario
4.0Dessin
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Le synopsis de l'album Satory bar
Un nain samourai droide et une truande entrent dans un bar...
La scène BD adriatique est peu connue. Les éditions Inukshuk explorent ce terreau d’artistes et proposent un album consacré au dessinateur Darko Perovic. Ce recueil de nouvelles a été publié en magazine dans les années 90. Venez découvrir un encreur fort à l’univers brutal.
Les lecteurs français les plus attentifs auront repéré le nom de Darko Perovic aux éditions Soleil, dans la collection 1800 sur deux séries, Dr Watson et Alamo. Si cet auteur s’est montré relativement discret, en France, il a tout de même travaillé à différentes productions depuis la fin des années 80 dans d’autres pays européens. Allemagne, Espagne, Serbie dont il est originaire, ont publié ses planches dans plusieurs magazines.
La Pop Culture avant qu’elle ne soit tendance
C’est aux éditions Inukshuk que cet artiste signe le troisième album. Après le collectif L’Ombre d’Antan et le polar SF Brek, vient donc ce recueil de courts récits mêlant SF, robot samouraï, ninja, zombies ou androïdes. Des récits d’actions qui dévoilent de belles idées qui auraient mérité d’être creusées. Notamment ces zombies sous-marins qui réapprennent à craindre les profondeurs des océans. Folie, cupidité et arrogance sont au cœur des histoires de Perovic. Écrites pour certaines en « exil » pendant le conflit yougoslave, elles témoignent d’un manque de confiance certain en l’individu, en l’humain.
Quand c’est noir il n’y a plus…
Ces histoires sont publiées en noir et blanc et il faut bien reconnaître que les planches attirent l’œil, malgré la jeunesse relative de leur auteur à l’époque de leur réalisation (22 ans pour certaines). Sa grande force, c’est la puissance de son encrage. Les aplats noirs sont écrasants. Ils contrastent souvent avec des blancs très purs, parfois légèrement foncés par un effet de trame. Ces jeux de lumière guident et attirent l’œil du lecteur. Dans ce point de vue, il y a quelque chose de commun avec François Boucq, chez Darko. On aura sans doute constaté un mouvement similaire chez Didier Tarquin à la même époque.
À ce titre, Satory Bar peut constituer la découverte d’un dessinateur pouvant manquer de visibilité en France ainsi que d’occasions de pleinement s’exprimer par son art.
Article publié dans le Mag ZOO n°80 Mars-Avril 2021