ZOO

L'ange dada

couverture de l'album L'ange dada

Éditeur : Cambourakis

Scénario : José LazaroDessin : Fernando Gonzalez VinasTraducteur : Christilla Vasserot

Genres : Roman Graphique

Prix : 22.00€

  • ZOO
    note Zoo5.0

    Scénario

    4.5

    Dessin

    4.5
  • Lecteurs
    note lecteurs
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Le synopsis de l'album L'ange dada

Dans l'ombre portée par les noms, écrasants, d'Hugo Ball et Tristan Tzara, scintille celui d'Emmy Hennings (1885-1948), l'écrivaine, poétesse et actrice, qui donna l'impulsion décisive au mouvement dada en créant en 1916 son centre névralgique : le cabaret Voltaire. Comète féminine et artistique à l'orée du XXe siècle, son existence sur scène, de Munich à Zurich en passant par Paris, se fait le catalyseur de [univers bohème et intellectuel de l'époque. Maîtresse de sa misère comme de ses victoires, alternativement aidée et empêchée par des hommes, Emmy Hennings est une rêveuse insaisissable, une mélancolique qui aime dessiner des anges et observer les vagues, une adepte de la morphine qui la fait écrire. Bien plus que pour dada, c'est pour la liberté de créer en son nom et contre la facilité d'être une muse qu'elle bataille et vit sans relâche.


La critique ZOO sur l'album L'ange dada

Inutile de s’y connaitre en dadaïsme pour apprécier ce roman graphique touchant et passionnant, qui dépeint le destin hors normes d’une femme, Emmy Hennings, dans le milieu artistique allemand du début du XXème siècle.

Emmy Hennings nous raconte sa vie. Elle promène son beau regard à la fois sensuel et désabusé sur une Allemagne qui ne tardera pas à entrer dans la 1ère guerre mondiale. Actrice, elle mène d’abord une vie de bohème, de ville en ville, avant de se voir proposer un contrat à Munster dans un cabaret fréquenté par les potentats locaux et les artistes. Cabaret qui est surtout une maison close.


Emmy Hennings est écrivaine, poétesse et actrice

Emmy Hennings est écrivaine, poétesse et actrice
© Cambourakis


Au fil de ses rencontres et de ses voyages tels à Berlin ou Munich, elle tisse son destin de chanteuse, de poétesse, de muse, de danseuse… et d’adepte de la morphine. Un homme clé dans sa vie, pour une fois moins un amant qu’un père : Hugo Ball, écrivain et artiste. Alors que la guerre fait rage, ils se réfugient à Zurich où ils fondent ensemble l’éphémère cabaret Voltaire, où se produisent artistes engagés et avant-gardistes mais dont le succès tient surtout aux chansons d’Emmy.Emmy s'est fait connaître de Munich à Zurich en passant par Paris

Emmy s'est fait connaître de Munich à Zurich en passant par Paris
© Cambourakis

Fernando Gonzales Vinas réussit à nous faire rêver avec la vie d’une femme certes éprise de liberté mais malgré tout souvent soumise à des conditions de vie peu enviables. Son choix de flashforwards tout au long du récit nous éclaire sur le destin des différentes personnalités rencontrées par Emmy : leur destin est souvent marqué du sceau de la tragédie, pendant la 2nde guerre mondiale. Ce qui inscrit encore plus la vie d’Emmy dans l’Histoire du XXème siècle. Et mention spéciale à la traduction de Christilla Vasserot, qui sait nous envoûter par ses mots, notamment les textes off de narration : c’est Emmy qui nous raconte sa vie.Emmy va devoir batailler pour vivre sa liberté

Emmy va devoir batailler pour vivre sa liberté
© Cambourakis

Le dessin de José Lazaro porte à merveille le récit. Un dessin centré sur les personnages car nous sommes dans la comédie humaine. Le rendu du regard d’Emmy Hennings est à lui tout seul une véritable réussite. Langoureux, triste, profond, désabusé.

Quand on referme ce pavé de 220 pages, on ne peut s’empêcher d’être saisi par une certaine mélancolie, laissant un univers au parfum entêtant.

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