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Grand silence

couverture de l'album Grand silence

Éditeur : Glénat BD

Scénario : Sandrine Revel, Théa RojzmanDessin : Sandrine Revel

Prix : 23.00€

  • ZOO
    note Zoo5.0

    Scénario

    5.0

    Dessin

    5.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
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Le synopsis de l'album Grand silence

Le silence avant la tempête. Sur une île imaginaire, une microsociété citadine vit entourée de montagnes et de forêts. Clotilde et Paulo forment un couple heureux et, pour célébrer leur union, ils organisent une grande fête de mariage réunissant leurs deux familles. L'agitation induite par les danses, les conversations et les verres engloutis offrent un interstice de liberté aux enfants présents. Ils en profitent pour s'échapper discrètement dans les bois alentours et commettre de gentils méfaits. Mais Octave, le frère de Clotilde, les a repérés. Octave est un homme important dans cette contrée, il est député des Hauts Sommets. Intéressé par les enfants, il les suit, coince Freddy dans la forêt toute proche et l'agresse sexuellement. Freddy a honte, il a peur, sa tête se détache de son corps, les feuilles meurent autour de lui mais il ne dénonce pas, il garde le silence. Tandis qu'Octave est retourné à la fête et boit du champagne. Six années passent,...

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La critique ZOO sur l'album Grand silence

Théa Rojzman livre une bande dessinée sans fard sur les violences sexuelles infligées aux enfants. À travers son récit plein de spontanéité, porté haut par le dessin poétique et sensible et les couleurs fantastiques de Sandrine Revel, c’est toute la parole et la souffrance des victimes qui s’expriment. Un album remarquable. Un outil de lutte. En rouge, bleu et violet…



Pendant des décennies, la parole des enfants violés, agressés, bafoués par des adultes indignes s’est réfugiée dans le monde de Grand Silence. Cela arrangeait les agresseurs et l’entourage qui ne voulait pas faute de courage et d’humanité, se mêler de ces crimes contre les plus jeunes. Et puis, un jour, la parole s’est libérée. Les voix des victimes ont commencé à se faire entendre et des soutiens inespérés ont commencé à apparaître. Dès lors, les prédateurs d’enfants n’auront plus autant le champ libre qu’avant, et c’est tant mieux.


La parole se libère au monde de Grand Silence

La parole se libère au monde de Grand Silence
© Glénat/2021


La scénariste Théa Rojzman s’est appuyée sur son histoire personnelle et sur le vécu de ces nombreux enfants victimes d’agressions de la part des adultes. La plupart du temps leurs proches. Le constat est fort et valait bien une bande dessinée. Sans vouloir assommer avec des chiffres, il est essentiel d’avoir un aperçu précis de la situation pour en évaluer la gravité.

En France, chaque année, plus de 130 000 filles et 35 000 garçons subissent des viols ou des tentatives de viol, en majorité incestueux. Un Français sur dix déclare avoir été victime d’inceste, soit 6,7 millions de Français. 78 % des filles, 22 % des garçons. 80 % des faits de violences sexuelles sur mineurs sont des faits d’inceste. On constate aussi que moins de 4 % des victimes de viol portent plainte : 7 260 plaintes seulement en 2019. En outre, 73 % des procédures pour violences sur mineurs sont classées sans suite, 51 % des victimes déclarent avoir subi les premières violences avant 11 ans et 21 % avant 6 ans. L’agresseur est le plus souvent un homme (à 90 %) et un membre de la famille dans plus de la moitié des cas. Enfin, 42 % des victimes interrogées ont déjà tenté de se suicider. Dans 95 % des cas, les violences ont eu un impact sur la santé mentale des victimes.


Un Français sur dix déclare avoir été victime d’inceste

Un Français sur dix déclare avoir été victime d’inceste
© Glénat/2021


Partant de cet état des lieux effrayant, la scénariste met sur pied un récit plein de finesse. Les messages trouvent leur force dans les non-dits, les blancs, entre les cases. Et quoi de mieux que le dessin de Sandrine Revel, entre poésie et réalisme, pour aborder un sujet aussi sensible et délicat qu’essentiel. Non, un enfant n’est pas un objet sexuel. Mais ça va mieux en le disant. En l’écrivant, en le dessinant. Pour lutter, sans arrêt. Et protéger ceux à qui nous donnons vie.




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