Mannequin, muse, photographe, reporter, cuisinère, Lee Miller vécut mille vies en une !

Les cinq vies de Lee Miller

Éditeur : Steinkis
Scénario : Eleonora AntonioniDessin : Eleonora Antonioni
Genres : Historique
Prix : 20.00€
- ZOO
4.0
Scénario
4.0
Dessin
4.0
- Lecteurs0 critique
Le synopsis de l'album Les cinq vies de Lee Miller
Strike the pose

Il est des vies comme certains romans d’aventure : incroyables, mais vraies. L’existence d’Elizabeth Miller est de celle-ci ! Steinkis propose la traduction de son adaptation en bande dessinée, librement inspirée de la biographie écrite par son fils.
Grande personnalité de la photographie du XXe siècle, tout le monde connaît Lee Miller en ignorant tout d’elle. Car sa vie de ne résume pas à quelques photos. Suite de fuites en avant, son existence méritait une biographie dessinée : c’est l’autrice italienne Eleonora Antonioni qui adapte le livre d’Anthony Penrose, fils unique de Lee, dont Steinkis propose ici la traduction française. Une vie entière guidée par un besoin permanent d’innovation et de mouvement.
Retardateur
La bande dessinée revient d’abord sur son enfance, brisée par son viol par un « proche de la famille ». Puis l’obsession de son père pour la photo et son image, sa carrière de mannequin qui commence à New York quand Lee traverse sans regarder : Condé Nast la sauve in extremis… et elle devient la coqueluche de Vogue ! Sa beauté et son avant-gardisme inspireront l’Amérique entière. Plus tard, à Paris, elle devient l’assistante de Man Ray, reprend les commandes qu’il n’a plus le temps d’honorer et invente avec lui la technique de solarisation.
L’Histoire retiendra surtout qu’elle fut sa muse et sa maîtresse. Après son mariage avec le riche homme d’affaire Aziz Eloui Bey, elle s’installe au Caire et réalise ses premières photos d’extérieur. Elle côtoie les surréalistes, inspire des tableaux à Picasso, et en 1942, elle devient photoreporter de guerre pour Vogue Londres. Elle suivra l’avancée des troupes américaines en Europe de 1944 à 1946. Ses photographies révèleront au monde l’horreur des camps de Dachau et Buchenwald… mais c’est sa photo nue dans la baignoire d’Hitler qui restera célèbre. Contrainte par la maternité, elle ne se reposera qu’après la naissance de son fils, et finira sa vie en créant des recettes de cuisine !
Surexposition
Difficile de condenser une telle vie. C’est sans doute le reproche que l’on peut faire à l’album qui s’attarde trop sur certains détails pour en éluder d’autres, plus marquants dans l’histoire de Miller comme son stress post-traumatique, qui déclenchera sa boulimie d’amour et ses addictions aux stupéfiants. Le dessin, en bichromie, original,
mais parfois maladroit, donne tout de même à l’ensemble un souffle de liberté, qui vous donnera envie d’en découvrir plus sur Lee Miller !
Article publié dans le Mag ZOO N°82 Juillet-Août 2021
