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J'accuse

couverture de l'album J'accuse

Éditeur : Delcourt

Scénario : Jean DytarDessin : Jean Dytar

Collection : Mirages

Genres : Historique

Prix : 29.95€

  • ZOO
    note Zoo4.0

    Scénario

    4.0

    Dessin

    4.0
  • Lecteurs
    note lecteurs4.3
    2 notes pour 0 critique

Le synopsis de l'album J'accuse

De 1894 à 1906, l’affaire Dreyfus défraie la chronique. L'auteur en décortique les mécanismes et nous la fait vivre comme si elle se déroulait aujourd'hui, avec nos moyens de communication. Cette mise en scène de l’espace médiatique met en évidence les dynamiques qui peuvent conduire à la polarisation de la société, à partir d’un événement initial devenu prétexte d’un grand conflit de valeurs…


Au commencement...

Jalon essentiel dans la construction politique française et terreau de clivages sociétaux… vous aurez reconnu l’affaire Dreyfus (1894-1906). Cette évocation méthodique se révèle palpitante.

Frère du capitaine déchu, Mathieu Dreyfus se confie. Il témoigne de ce qu’ont ressenti et pensé ceux qui ont appris l’arrestation et la mise au secret de l’officier. Tandis que les doutes apparaissent peu à peu quant au bien-fondé de l’accusation portée sur Dreyfus, de nombreux protagonistes s’expriment. Et la presse s’affirme. Qu’elle soit nationaliste et antisémite, ou au contraire, favorable à une enquête sérieuse et, par conséquent, qualifiée de « dreyfusarde », elle s’impose. Ainsi, les journaux s’affichent comme les porte-paroles des passions et de l’idéologie autant que de l’éthique, du droit et de valeurs humanistes.

L'enchantement

Voilà ce que produit la lecture des premières pages de cet ouvrage. Le sujet, grave, capte la vigilance du lecteur, citoyen redoutant l’abus d’autorité et révulsé par l’injustice. D’un choix audacieux, Jean Dytar transforme le sujet historique en « actualité » que le lecteur de BD, habitué au format du médium trouve soudainement revisité, il se parcourt comme on surfe sur Internet.

L'affaire Dreyfus en 2021

L'affaire Dreyfus en 2021 © Delcourt


Ici, la page imprimée devient une capture d’écran d’ordinateur connecté à un flux continu de données d’archives, avec barre d’adresse (les sources historiques), les codes des réseaux sociaux (« like », nombre decommentaires, de followers) et parfois un anachronisme taquin prétendant que l’image arrêtée est celle d’une vidéo mise en pause, sur le point d’être lancée.

Nul artifice dans ce formalisme

Ce formalisme est en fait essentiel : coupures de journaux, discours ou biographies, portraits des protagonistes qu’un choix graphique «type hachures gravure» unifie… Tout ici vivifie la compilation des sources. Loin d’être rébarbative, l’Histoire s’égraine dans une continuité chronologique passionnante et implacable.

Se permettant la création fantaisiste de titres de journaux, l’auteur bâtit l’ensemble du récit sur une documentation considérable dont les sources, citées en fin d’ouvrage, attestent du sérieux de l’intention. À découvrir absolument!


L'actualité autour de l'album J'accuse

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