Le bourdonnement d'un moustique

Après quelques tentatives pour un avoir un enfant, Andrea et sa compagne Daniela finissent par envisager une adoption. La procédure est lancée, le mariage, l’attente, les papiers et enfin la photo d’une petite fille, en Inde… un petit prénom exotique dans un coin : Sarvari.

On sait que toutes les démarches liées à l’adoption sont longues administrativement, éprouvantes par les nombreuses étapes à traverser, les petites fiches à remplir, les examens, les entretiens à passer inlassablement. Il faut faire preuve de patience, de conviction, avoir bien préparé son projet, ne penser qu’à l’ultime moment ou tout cela passera en second derrière un simple clignement de cils.

Avec cet album très touchant qui tient peut-être plus du reportage dessiné, intimiste même, Andrea Ferraris nous invite, avec sa femme Daniela, à les suivre dans cette aventure de l’adoption. Des toutes premières questions qui viennent s’intercaler dans leur quotidien chargé, les doutes, les rendez-vous qui se succèdent, tandis que progressivement se dessine la silhouette de cette enfant au cœur du récit.

L'auteur et sa femme adoptent une petite fille de quatre ans prénommée Sarvari
© Delcourt

Rester patient et confiant

Mais avant tout, nous découvrons le parcours émotionnel des deux apprentis parents qui se lancent dans cette odyssée, sans filet et qui vont devoir composer avec toutes les épreuves qui viennent jalonner leur route. On comprend que le plus difficile est peut-être moins la dimension administrative que cette patience qu’il faut entretenir coûte que coûte, au gré des années à attendre. Puis ces moments, avec l’enfant qu’il est dorénavant important d’accompagner, d’aimer, de comprendre. Andrea Ferraris nous montre que si cette expérience est édifiante et bouleversante, elle est avant tout une incroyable leçon de vie qui ne s’improvise pas.

Au fil des pages, l’auteur nous confie ses questionnements, ses angoisses, l’écriture est douce et sincère, toute en retenue. Le dessin, quant à lui, nous rappelle parfois l’épure de Kokor, cette simplicité des formes, cette fluidité dans la narration.

Quand se termine la lecture, nous prenons quelques instants pour regarder la photo de cette petite famille tendrement enlacée et heureuse. La fillette a grandi, son sourire est radieux. La parfaite conclusion pour une belle histoire qui ne laisse pas indifférent.