ZOO

Tananarive

couverture de l'album Tananarive

Éditeur : Glénat BD

Scénario : Mark Eacersall, Sylvain ValléeColoriste : Delf

Collection : 1000 Feuilles

Genres : Aventure

Prix : 19.50€

  • ZOO
    note Zoo5.0

    Scénario

    5.0

    Dessin

    5.0
  • Lecteurs
    note lecteurs3.8
    6 notes pour 0 critique

Le synopsis de l'album Tananarive

Il n'est jamais trop tard pour vivre une grande aventure. Au soir d'une vie rangée et précautionneuse, un notaire en retraite va partir à l'aventure pour la première fois de son existence. Petite aventure, mais véritable odyssée pour lui. Lancé aussi vite que ses vieux os le lui permettent sur les traces d'un hypothétique héritier, au volant d'un coupé qui n'avait jamais quitté le garage et accompagné d'un curieux passager, il va découvrir qu'il n'est jamais trop tard pour en apprendre sur les autres... ... et sur soi-même. Fort d'une carrière de déjà plus de 20 ans, et de quasiment autant d'albums, Sylvain Vallée est devenu l'un des plus grands représentants de la ligne claire revisitée, héritée des grands maitres tout en faisant preuve d'une modernité indéniable. La magie de son dessin et de sa mise en scène graphique réside dans le fait qu'il en émane toujours la juste intention, le juste regard, la juste émotion... Il s'essaie avec succès et pour la...

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La critique ZOO sur l'album Tananarive

Laissez-vous embarquer à bord de la veille Triumph d’un vieux notaire de province pour un voyage, certes pas au bout du monde, mais riche en émotions. Un récit subtil mis en images par le talentueux Sylvain Vallée.


Amédée, notaire à la retraite, a une vie rangée, auprès de sa femme. Sa bulle d’oxygène est Jo, son voisin d’en face, un homme dans ses âges. Ce voisin a vécu aux quatre coins du monde et il aime raconter ses souvenirs à notre notaire, qui rêve ainsi par procuration… Jusqu’à ce que Jo décède, subitement. Amédée quitte alors son village, malgré sa santé fragile et l’inquiétude de son épouse, décidé à trouver l’héritier du défunt, s’il existe.



Amédée, notaire à la retraite, rêve par procuration

Amédée, notaire à la retraite, rêve par procuration
© Glénat, éditions 2021



Commence alors une quête où Amédée va aller de surprise en surprise. La réalité n’est pas tout à fait ce que Jo lui racontait. Nous sommes les spectateurs attendris de cette odyssée, à laquelle assiste également le mort, dans les conversations imaginaires qu’Amédée a avec lui (un peu comme les échanges entre Rémy et Gusto dans Ratatouille... les personnes cultivées comprendront !). Mark Eacersall a su trouver le ton juste pour ce récit. De l’humour, de la tendresse, de l’aventure, également ; même si elle se passe à Charleville-Mézières plutôt qu’à Madagascar ou au Vietnam.


Sylvain Vallée, fidèle à son style entre réalisme et caricature qui l’a rendu célèbre dans Il était une fois en France, déploie tout son talent dans ce récit intimiste et touchant. Tous les personnages sont bien typés graphiquement, et ce, avec un accent de vérité. Les personnages principaux, bien sûr, mais aussi les autres, même les plus fugaces, tels cette jeune maman qui croque un fruit (défendu ?), cette vieille dame amatrice d’enquêtes policières, ou ce commandant de la légion étrangère. Ils existent. Ils sont vivants.


Rien de niais. La cruauté de la vie est là pour se rappeler aussi à notre bon souvenir. Ainsi qu’un humour discret et tombant à point nommé. C’est le bilan de quelques vies. Un constat doux-amer. Laissez-vous porter par ce récit, laissez-vous bercer par l’onirisme du quotidien, jusqu’à un final qui ne vous décevra pas. 


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Commentaire et critiques (1)

Après Il était une fois en France et Katanga, on attendait que le duo Vallée/Nury se lance dans une nouvelle aventure tout aussi puissante et inspirée. Et puis il a fallu que le scénario de Mark Eacersall tombe dans les pattes de Sylvain Vallée. Un vieux projet qui, pour diverses raisons, n’avait pas abouti pour le grand écran. Tant mieux dirons-nous pour le 9ème Art car ce roman graphique est un véritable joyau. La synergie entre le scénariste et son illustrateur est patente, elle transpire littéralement au fil des pages avec une mise en page et un découpage d’une fluidité quasi cinématographique et des dialogues tirés au cordeau d’un bout à l’autre du récit. Le trait réaliste et tirant sur la caricature, domaine dans lequel, Vallée excelle, ne néglige aucun personnage, tous parfaitement incarnés. Citons juste une scène : celle ou Françoise, de retour de courses, découvre Amédée en train de lire un roman qu’il est allé piocher dans le fourbi de son défunt voisin. En cinq pages tout le drame d’une vie conjugale se révèle par les seuls regards et les mots échangés. Et des séquences de cette puissance, Tananarive en regorge. Assurément, voilà l’album indispensable de la rentrée.

Le 14/09/2021 à 16h26