ZOO

Monsieur le Commandant

couverture de l'album Monsieur le Commandant

Éditeur : Phileas

Scénario : Xavier BétaucourtDessin : Etienne Oburie

Genres : Roman Graphique

Public : Tout public

Prix : 17.90€

  • ZOO
    note Zoo3.5

    Scénario

    5.0

    Dessin

    2.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Le synopsis de l'album Monsieur le Commandant

1942. Paul-Jean Husson tombe éperdument amoureux de sa bru, juive. Partagé entre son antisémitisme viscéral et cet amour interdit, Husson entreprend alors une invraisemblable virée en compagnie de celle qu'il ne cesse de désirer, à travers la France de l'exode. Pétainiste convaincu, il se livre à travers une lettre de délation qu'il adresse à " Monsieur le Commandant ". Paul-Jean Husson est un écrivain bien né, grand bourgeois, éduqué, instruit, héros de la Première Guerre mondiale (il a même perdu un bras au front), auteur de livres loués par la critique et prisés du public, assez habile pour siéger à la fois à l'Académie française et à l'Académie Goncourt. Son fils lui présente celle qui deviendra sa femme, Ilse : une jeune actrice de cinéma Allemande connue dans son pays sous le nom d'Elsie Berger. Lorsque la guerre éclate, le fils Husson part pour Londres, laissant sa femme au côté de son père. Paul-Jean Husson en tombe éperdument amoureux,...

Lire le synopsis

La critique ZOO sur l'album Monsieur le Commandant

En avril 1945, dans les ruines de Leipzig, un groupe de soldats alliés se faufile entre les décombres. Dans les quartiers généraux de la Gestapo, le commando retrouve une lettre sur le bureau d’un officier nazi. Elle est écrite en français. Une chance que l’un des soldats sache lire cette langue. Elle est signée Paul-Jean Husson.

Glaçant.

Adapté d’un roman épistolaire de Romain Slocombe (publié en 2011), Monsieur le Commandant relate l’histoire d’un Français : Paul-Jean Husson. Vétéran et invalide de la première guerre Mondiale, Paul-Jean est un écrivain de bonne famille et nationaliste convaincu. En 1932, son fils lui annonce ses fiançailles avec Ilse Wolffsohn : elle est allemande, juive et d’une grande beauté. Commence alors pour Paul-Jean Husson une lutte intérieure entre ses convictions antisémites et nationalistes et une passion dévorante pour sa belle-fille. Une lutte intérieure que la guerre ne fera qu’intensifier. Surtout lorsqu’il devient le seul à pouvoir la protéger.

Monsieur le Commandant

Monsieur le Commandant
© Philéas, 2022

Avant d’être une énième histoire sur la seconde guerre mondiale, Monsieur le Commandant est surtout un récit sur la duplicité. Paul-Jean Husson est autant le protagoniste que l’antagoniste de cette histoire. Car aussi monstrueuses que sont ses convictions antisémites, ces états d’âmes se transforment en un bouclier pour sa belle-fille. Mais à quelle fin ? Assouvir un désir refoulé car interdit ? Ilse est-elle plus en sécurité avec lui que vouée à elle-même ? Le récit se révèle passionnant de part cette tension constante entourant le personnage principal. Les humeurs clivantes de Paul-Jean sont comme une épée de Damoclès suspendue au-dessus de sa belle-fille. Passionnant… mais très anxiogène.

Il est regrettable que le graphisme soit si peu intéressant. Les dessins d’Etienne Oburie font le travail mais pas plus. Les couleurs assez douces employées ne reflètent absolument pas la noirceur de l’album. Naît de ce choix une ambivalence curieuse entre le texte et le graphisme. Comme si la simplicité des visages et la netteté des couleurs ne s’accordaient pas avec la sinistre histoire racontée. Une coloration en noir et blanc aurait très certainement donné à l’album une illustration plus adéquate de l’intrigue.

Mais snober cet album sur cette fausse note serait une erreur. Monsieur le Commandant est une adaptation convaincante d’un roman glaçant et étouffant jusqu’à la dernière page.

Haut de page

Commentez et critiquez

1200 caractères restants