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Amalia

couverture de l'album Amalia

Éditeur : Dargaud

Scénario : Aude PicaultDessin : Aude Picault

Prix : 19.99€

  • ZOO
    note Zoo5.0

    Scénario

    5.0

    Dessin

    5.0
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Le synopsis de l'album Amalia

Amalia est au bord du burn-out. Dans sa famille, où elle s'occupe de sa fille Lili, 4 ans et subit sa belle-fille Nora, 17 ans, ça crie et ça claque les portes, sans répit. Dans l'entreprise où elle est coach, on parle rentabilité, process', elle perd le sens de ce qu'elle fait. Dans les campagnes alentours, elle voit la terre épuisée par la pollution et à la radio, les nouvelles du monde sont loin d'être rassérénantes. Alors Amalia fatigue et s'épuise, Amalia craque.


Wonder Woman... Les batteries sont à plat !

L’excellence d’une carrière nécessite toujours plus de disponibilité et d’adaptabilité. Ajoutons à ça : un enfant en bas âge, une ado rebelle à son père, lui-même conjoint pas vraiment au top... En bref, la vie de famille est un défi permanent. Amalia, il serait temps de prendre soin de toi !

Cumuler toujours plus de responsabilités, avoir à coeur d’anticiper ou de palier tout incident, reculer encore un peu plus le temps de récupération, tout cela a une conséquence : le déséquilibre. Dans cette famille recomposée, Amalia, mère de Lili, 4 ans, compense héroïquement le relatif manque d’initiative domestique de son conjoint, Karim. Tandis que Nora, 17 ans, fille de celui-ci, s’évertue à devenir une influenceuse en cosmétiques sur son réseau social favori, délaissant ses études.

Impétueux, le père maladroit est largué face à sa fille. Employé dans l’agro-alimentaire, Karim est surpris par les méthodes de productions douteuses, sans pour autant véritablement croire à leur dangerosité. L’important n’est-il pas d’avoir un emploi ? Auprès de sa compagne, il met en avant « la charge des responsabilités » pour assumer son laisser-aller en famille, notamment son tempérament explosif.


Amalia

Amalia
© Dargaud, éditions 2022

Amalia, « team leader » chargée de l’accueil téléphonique d’un groupe de gestion, assume des tâches croissantes tout en subissant une remise en cause fréquente de ses missions et de leur conditions d’exercice. Au foyer, elle agit silencieusement, avec détermination. Jusqu’à l’épuisement. Bientôt le malaise latent se manifeste.

Diagnostiquée « allergique au rendement », elle s’oblige à un arrêt total. À un véritable changement de priorités.  Ainsi, une remise en forme nécessite un congé réel que des choix nutritionnels différents aideront à pérenniser.

Vacances !

A l'opposé du besoin secret de quiétude d'Amalia, l’ensemble de la famille se déplace avec elle, se retrouvant ainsi immergé en pleine nature. Les tensions subsistent entre le père et sa fille. Cependant, rien n’est éternel. Le processus apaisant aura-t-il vraiment lieu ? Pour quelles conséquences ?

Avec Amalia, Aude Picault investit la sphère familiale. Reflet d’un monde aux appétits économiques dévastateurs, le récit à plusieurs voix nous entraîne dans une aventure humaine de proximité. Le propos échappe à la pesanteur d’un discours grâce à cette tendresse pour les personnages. Âges et conditions apportent une diversité de comportements réalistes. Nous sommes en terrain connu. Au sein du foyer, la théâtralité des relations est justement exprimée par le trait fantaisiste de l’autrice.


Amalia

Amalia
© Dargaud, éditions 2022

Certes, le contexte professionnel relève de la caricature dénonciatrice d’un « toujours plus ». Plus de respect, de qualité de vie, de reconnaissance ? Certainement pas. Il s’agit des exigences transmises par la direction. « Plus » d’effort attendus de la part des salariés ! « Plus » d’avidité industrielle et de conséquences préjudiciables pour le bien commun et, in fine, pour les petites mains agissantes. C’est justement de cette société présentée sans fioriture, décalque contemporain de la nôtre, qu’émerge l’initiative vitale de personnes ayant accompli le petit pas de côté.

Qui dit boulot, dit capacité financière satisfaisante, dit consommation , dit (sur)vie en milieu citadin. Apparente « zone de confort » dont le surmenage vient révéler la perversité latente. En effet, l’incapacité d’envisager « autrement » sa propre vie ne serait-elle pas un aveuglement mortifère ?

Aventure humaine, Aude Picault nous rappelle que la « liberté » n’est pas un mot creux. Changer son regard sur l’existence offre un panorama de repères à explorer. Les considérer paisiblement, les partager, favorise l’émergence d’un monde bien plus épanouissant. Plus solidaire.

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