S'en fout la mort

Octobre 2001, en Guinée. Géant, un fabricant de pirogues, construit la plus grande de toutes pour emmener quelques passagers dans une traversée qui ne sera pas de tout repos.

Guinée, quelques temps après la chute des Twin Towers. Géant, un solide fabricant de pirogues, est en pleine construction d’un énorme navire devant lui permettre de convoyer quelques passagers jusqu’à une île à quelques jours de navigation de la côte où il réside. Le prix des huit billets pourrait lui permettre de rembourser sa dette auprès de son principal créancier, mais surtout poursuivre son but existentiel : financer des orphelinats pour recueillir les enfants des rues ; il lui-même a connu ce type de jeunesse et souhaite en préserver le plus d’enfants possibles.

Malheureusement, un faisceau de circonstances liées à son passé et à ses passagers va rendre la navigation périlleuse et faire vaciller le solide Géant sur ses appuis.

S'en fout la mort
© Sarbacane, 2022

Arnaud Floc’h a inscrit l’action de son livre en Afrique, continent qu’il connaît très bien, et c’est l’atout majeur de cette attachante histoire. Le dessin et les couleurs rendent la lecture fluide et agréable. Géant est un personnage humain et sympathique, résilient d’une enfance bien sombre, et pris dans des problèmes de créances auprès d’un magouilleur dangereux. Il est secondé par un bien étrange matelot, Koné, second rôle original qui se révèle vers la fin de cette Bande Dessinée et donne même envie de la lire à nouveau.

Bel album, donc, qui sort de l’ordinaire des sorties. On aurait peut-être apprécié qu’Arnaud Floc’h puisse développer ses intrigues sur quelques pages de plus. Tel que, S’en fout la mort est un livre nerveux, qui se dévore très vite, mais un peu plus d’ampleur aurait pu permettre à son auteur d’approfondir certains aspects de son intrigue, et donner à cet album une envergure plus grande encore.