Trouvez avec Clara et ses amis le courage d’affronter vos ombres, même si elles vous font peur… Dans Clara et les ombres, premier roman graphique de la collection Bande d’ados, les autrices mêlent récit fantastique et chronique de la vie quotidienne avec maestria dans un graphisme à la Tim Burton.
Minée par le départ de sa mère et par ses crises d’épilepsie qui la font souffrir, Clara déménage avec son père dans la petite ville de Brattleboro. Victime de harcèlement scolaire, elle est secourue par une bande d’adolescents marginaux apparemment affectée par les mêmes rêves étranges qu’elle. Leur connexion onirique pourrait bien les aider à résoudre les mystérieuses disparitions d’enfants en ville…
Clara et les ombres aborde des thématiques adolescentes très fortes, mais aussi l’épilepsie et ses conséquences. À travers l’histoire de ses amis, Clara relativise ses propres difficultés et se rend compte qu’elle n’est pas la seule à souffrir. Elle puise beaucoup de courage dans la dernière phase du livre, qui lui rappelle que l’ombre n’est là que par la lumière. Le roman graphique parle aussi des conséquences du harcèlement. On peut avoir été harceleur et trouver une rédemption, on peut souffrir au point de devenir un monstre à son tour, l’important est de tendre la main pour aller mieux.

Clara et les ombres
© Bande d'Ados, 2022
L’ambiance graphique très particulière est le point fort de cette bande dessinée à la discrète saveur eighties. L’atmosphère est assez mélancolique, avec des couleurs froides, sépia ou carrément des planches où la peau des personnages ressort du noir ambiant comme un fantôme. Le mal intérieur se traduit par des manifestations extérieures fantastiques, comme dans Lightfall. Les planches où Clara réalise les souffrances de ses amies sont très belles, avec des références artistiques, notamment aux escaliers d’Escher. Les adolescents ont des visages et des silhouettes originaux, qui se retrouvent stylisés dans des formes géométriques quand ils combattent le monstre. Ils font penser aux séries télévisées des années 90 comme la Cour de Récré, avec des physiques marqués, et une solidarité face à l’adversité et à un environnement peu engageant.
On découvre donc avec plaisir un roman graphique juste et émouvant qui lance avec brio la nouvelle collection de bandes dessinées pour adolescents de Milan jeunesse et de Bayard.
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