L’histoire de Led Zeppelin racontée avec des animaux, rassurez-vous, n’est pas édulcoré pour autant. La nature sauvage du groupe est restituée avec talent par Desberg et De Moor, dont le regard décalé est leur marque commune de fabrique.
L’histoire des Sauvages Animaux, groupe de rock des années 70, nous est contée par son manager, Peter Grump. Musiciens comme manager sont des animaux. Entre loup, puma, lion, zèbre ou ours, voici des personnalités bien affirmées. Les autres protagonistes du récit sont des humains, qui semblent apprécier (ou non) l’animalité des artistes, sans pour autant comprendre qu’il s’agit de VRAIS animaux. Sauf à les voir nus, comme c’est le cas de groupies irrésistiblement attirées par leur sensualité.
Stephen Desberg raconte ainsi via une métaphore assez transparente la vie du groupe Led Zeppelin et de leur manager Peter Grant. Ce dernier a une vraie poigne tout en prenant soin de ses protégés, pour leur permettre de créer dans les meilleures conditions. Son seul défaut, à part son tempérament parfois colérique, est sa passion pour le miel. Miel symbolisant la cocaïne, le lecteur le comprendra en faisant des recherches complémentaires sur Led Zep. Desberg s’est inspiré des mémoires du manager du groupe pour écrire ce scénario que nous goûtons avec plaisir.
Les sauvages animaux
© Casterman, 2022
Dans un style légèrement plus réaliste que celui qu’il a employé dans La Vache, scénarisé par le même Desberg, Johan De Moor nous entraîne avec plaisir dans son univers graphique gentiment délirant. L’expression des animaux est saisissante, comme toujours sous son pinceau. Mention spéciale pour Robert (Plant), en lion anthropomorphique. Mais une approche graphique bien sûr très différente de celle de Burne Hoggarth !
Un récit plaisant à lire même si on n’est pas fan de Led Zeppelin car il s’agit d’un témoignage intéressant d’une époque tout en apportant un regard décalé, impulsé par les deux auteurs. Lire en complément (un résumé de) l’histoire du groupe apporte toutefois une dimension supplémentaire au livre. C’est d’ailleurs bon signe, que cette BD donne envie d’en savoir davantage sur les vrais « Sauvages animaux », non ?
Haut de page