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Virginia Woolf (Mars 2022)

couverture de l'album Virginia Woolf

Éditeur : Des ronds dans l'O

Scénario : Michèle Gazier, Gabriele LiubaDessin : Gabriele LiubaTraducteur : Paloma Desoille

Collection : RDL.BD

Prix : 20.00€

La traversée des apparences

Note ZOO 5.0

Scénario

5.0

Dessin

5.0

Le 28 mars 1941, une femme s’enfonce progressivement dans l’eau d’un lac, les poches lestées de pierres… Il s’agit de Virginia Woolf, l’une des plus grandes romancières modernes du XXe siècle. Portrait au crayon d’un génie de la littérature.

En sept parties précédées d’un prologue, Liuba Gabriele révèle l’âme à fleur de peau de cette fascinante écrivaine qui explora les limites de la littérature, ainsi que son propre rapport à son histoire, aux drames qui sont venus la troubler au fil des décennies. Une nostalgie qui hante chacun de ses livres, de La promenade au phare à Orlando, en passant par Mrs Dalloway, La Chambre de Jacob ou encore Les Vagues.

Virginia Woolf

Virginia Woolf © Des ronds dans l'O, 2022

Au diapason de son modèle, la jeune autrice italienne nous offre des pages mettant l’accent sur la subtilité des expressions, sur l’importance des rencontres. Nous n’entrons pas dans des détails biographiques exhaustifs, il n’est pas non plus question de tout nous raconter, ni même de théoriser inutilement, simplement d’évoquer desétats d’âme, de revenir sur des épisodes dits « clés » de cette vie profondément tourmentée qui a inspiré une oeuvre inventive et sensible !

Dans la chambre de Virginia

Nous assistons ainsi aux premiers regards échangés entre Virginia et la mystérieuse Vita Sackville-West, à leur correspondance, leurs retrouvailles et leur séparation… Mais l’intérêt de cet album tient aussi à sa capacité à nous immerger dans les remous créatifs de l’écrivain. Les pensées de ses personnages prennent racine dans son quotidien, dans cette rue bruyante qu’elle traverse, dans ce parc qui évoque le souvenir de ceux qu’elle a perdus au fil des ans, qu’elle a aimés et chéris. Car pour Virginia Woolf, Liuba Gabriele l’a très bien compris, la fiction se nourrit intimement du réel. Tout est question de vibration, de résonance… Une lente confidence qui se glisse entre les phrases, qui leur donne du relief.

Le crayon de couleur est envoûtant et délicat, il installe des ambiances pastel, on sent le rythme du vent, des vagues… Une très belle interprétation qui rend magnifiquement hommage à cette femme incroyable dont la voix résonne encore entre les pages de ses livres!

Article publié dans le Mag ZOO N°86 Mars-Avril 2022

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