Maudite Baleine

Giovanni Dardini, chef cuisinier à bord d’un navire de guerre, essuie un bombardement aérien qui le traumatise profondément. Après un séjour à l’hôpital, il est réaffecté à une étrange mission qui l’écarte des zones de combat. Ainsi démarre le récit de Walter Chendi, inconnu chez nous, que les éditions Mosquito nous invitent à découvrir.

Ancré au large des côtes italiennes, l’Accadia, surnommé La Baleine, est un paquebot flambant neuf qui aurait dû être livré en Suède avant que la Seconde guerre mondiale n’éclate. Giovanni est appelé à remplacer le cuisinier qui s’est suicidé. À son bord il n’y a plus que sept membres d’équipage sur les seize déclarés, neuf d’entre eux ayant, mystérieusement « disparus ». Reçu de façon très distinguée par le capitaine du navire, Giovanni doit jurer de garder pour lui les quelques secrets que celui-ci s’apprête à lui révéler. À mesure que le temps passe, Giovanni va aller de découvertes en découvertes et notamment faire connaissance avec une passagère clandestine, qui n’est autre que Liliana, la fille du capitaine.

Maudite Baleine
© Mosquito, éditions 2022

En fait l’histoire démarre dans une chambre d’hôpital sous l’œil placide d’une mouette, omniprésente tout au long du récit. Le scénario, habilement construit, alterne les séquences de l’évolution de l’état de santé de Giovanni rythmées sur dix jours, calendrier à l’appui, avec les péripéties à bord du paquebot qui vont aller crescendo vers une issue que l’on pressent dramatique.

Le dessin, clair et précis, baigne dans une belle lumière et le traitement informatique sur la couleur, particulièrement bien maîtrisé, nous font deviner que l’auteur n’en n’est sûrement pas à son coup d’essai avec cet album. Encore une fort belle révélation de la bande dessinée italienne que l’éditeur a coutume de nous faire découvrir depuis déjà tant d’années. Notons cependant que sur son site une notice bibliographique sur Chendi serait la bienvenue.