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De sel et de sang

couverture de l'album De sel et de sang

Éditeur : Les Arènes

Scénario : Fred ParonuzziDessin : Fred Paronuzzi

Genres : Historique

Prix : 22.00€

  • ZOO
    note Zoo5.0

    Scénario

    5.0

    Dessin

    5.0
  • Lecteurs
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Le synopsis de l'album De sel et de sang

Ce mois d'août 1893 aurait pu disparaître des mémoires. Dans les marais salants d'Aigues-Mortes, une rixe éclate entre ouvriers français et saisonniers italiens. La ville gronde d'une colère folle. L'étranger devient un animal à abattre, sans état d'âme. Saura-t-on jamais ce qui a déclenché une telle folie ?


Quand le sel creusait les plaies d'Aigues-Mortes

En 1893, une rixe opposant des ouvriers français et italiens qui travaillent dans les marais salants d'Aigues-Mortes tourne à la boucherie. Les Piémontais trouvent refuge dans la boulangerie de la veuve Roussel. Un one-shot sanglant et captivant.

17 août 1893, dans les marais salants de la Fangouse à Aigues-Mortes, au cœur de la Petite Camargue. Des ouvriers français (les trimards) et italiens (des Piémontais) s'escriment chaque jour à extraire le sel qui brûle leur peau, pique leur yeux, assèche leur gorge et confit leur quotidien.

Cet or blanc suscite des convoitises, attise les jalousies et, comme trop souvent malheureusement dans l'histoire de l'humanité, aiguise le racisme et la xénophobie. Une rixe entre ouvriers français et piémontais tourne au véritable carnage, engendrant dix morts et une centaine de blessés. Mais les assassins de ce lynchage des Transalpins ne seront jamais sanctionnés : l'impunité est vieille comme le monde.

De sel et de sang

De sel et de sang
© Les Arènes, 2022

Au beau milieu de cette véritable boucherie irriguée par le venin mortel du racisme, la veuve Roussel et son frère accueillent les Italiens : leur boulangerie devient le bastion de la résistance aux locaux assoiffés de sang. La boulangère endosse le costume de narratrice pour retracer sans fard ni voile ce sombre événement.

Bain de sang

Au fil des pages de cet épais roman graphique, on saisit avec effroi à quel point cette histoire ne peut que se terminer dans un bain de sang déraisonnable. Le récit, glaçant, est orchestré de main de maître par le scénariste Fred Paronuzzi. Son meilleur compagnon pour dresser le récit effrayant de ces Italiens venus apporter leur courage et leur main d'oeuvre en France est le dessin réaliste et rugueux de Vincent Djinda. Ses couleurs en demi-teintes, les traits forts et parfois un rien exagérés de ses personnages nous plongent au cœur d'une intrigue dont on se demande s'il restera des vivants.

De sel et de sang, c'est le carrefour d'une réflexion entre la tradition, l'immigration qui vient redistribuer les cartes dans le fonctionnement d'une société et les actes qui peuvent résulter de la peur et du rejet de l'autre. C'est aussi effrayant qu'humain et fait de cette bande dessinée un titre incontournable.

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